Critique : Les Seigneurs de la mer

Lucile Bellan | 6 avril 2008
Lucile Bellan | 6 avril 2008

Au premier abord, Les seigneurs de la mer est bien un documentaire américain. Musique grandiloquente et discours sans concession sont ponctués d'images tape-à-l'œil sur lesquels s'ajoutent des chiffres qui feraient frémir le pire ennemi de la faune marine (c'est dire la portée de ces chiffres). Seulement à bien y regarder, Les seigneurs de la mer, c'est bien plus que ça. C'est en fait surtout le film de son réalisateur Rob Stewart, jeune homme au moment du tournage, ami des requins, qui souffre presque physiquement de les voir décimer. Et il en faut de la candeur et de l'inconscience (ou du courage) pour se lancer dans une épopée pareille. Qui le mènera dans les eaux troubles des trafiquants d'ailerons de requins, caméra à l'épaule, parfois au péril de sa vie.

 

Dans le fond, on comprend très vite qu'il y a de quoi être en colère et a fortiori d'en faire un film pour éduquer les masses. Car de minute en minute, des centaines de requins sont mutilés (on leur coupe leurs ailerons pour en faire les « fameuses » soupes aux ailerons de requins en Chine, ou même des médicaments inefficaces pour la santé et la jeunesse éternelle), puis rejetés à la mer en sang pour s'y vider dans la souffrance. Une honte qu'on vous dit !

 

En dehors de l'extrême gravité des faits, c'est aussi d'équilibre de l'écosystème dont il s'agit, les requins étant une espèce indispensable à la régulation des océans, et aussi une des plus vieilles espèces marines (on ose imaginer ce que sa disparition provoquerait à moyen terme sur la planète). Des océans, il convient de le rappeler,  juste vitaux pour notre survie, nous, les humains.

 

Trêve de bavardages sur un sujet aussi grave et important. Voir et prendre conscience sont une chose, appréhender, comprendre ou agir en sont une autre. Le film tire toutes les sonnettes d'alarme possibles, mais après, c'est hors du cinéma que cela passe, sur Internet avec l'association Shark Alliance ou sur mer avec Paul Watson et son organisation Sea Shepherd aux méthodes parfois peu orthodoxes pour faire bouger les choses.

Résumé

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