Critique : Andalucia

Lucile Bellan | 29 février 2008
Lucile Bellan | 29 février 2008

A la manière d'un Richard O., le héros d'Andalucia entraîne le spectateur dans une quête qui le dépasse. Du monde, on ne verra ici que le personnage. A travers ses yeux et ses attitudes  se définit ce qui l'entoure. Et on dévore du regard, on boit les paroles de Yacine, qui,  ambigu aux première minutes (à la fois parfait dans sa relation avec les enfants et inadapté aux situations d'adultes), change et s'enrichit devant nous. Une réussite basée presque entièrement sur le jeu de Samir Guesmi, intrusif et agressif dans son jeu physique et parfois presque tendre, enclin à une certaine forme de sensualité.

 
C'est presque le périple d'une âme pure, plus idéaliste que matérialiste, que suit le spectateur à la fois séduit et déstabilisé par le culot et la liberté avec lesquels le réalisateur scénariste Alain Gomis casse les codes traditionnellement établis : vivre dans une caravane n'est plus un signe de pauvreté mais un choix, de même que la précarité du travail. Et quand est alors bien dépeint le contexte visuel (l'intérieur de la caravane est une superposition des images, cartes postales, photos qu'affectionne le personnage, les jardins, lieux, même les Champs-Élysées semblent irréels) c'est juste de poésie qu'il s'agit. De beauté, de magie, de charme et d'une touche d'humour pour dédramatiser et relever le tout.

 
Andalucia est une rencontre merveilleuse avec un personnage qu'on aimerait croire vrai. Une rencontre aussi avec un réalisateur de talent et un acteur qui ne l'est pas moins. Le film parfait pour les grands rêveurs, les assoiffés de poésie ou les artistes du quotidien.

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