Critique : Les Animaux amoureux

Deuxième documentaire animalier à gros budget dans les salles cette année après Un jour sur terre, Les animaux amoureux marquerait-il le tournant vers une overdose de ce genre de films ? Même s'il se penche vers une thématique bien particulière et qui a l'avantage de l'originalité (la séduction-procréation-naissance de différentes espèces en différents milieux), le but est bien évidemment de relativiser nos propres pratiques et de se sentir conscient de notre responsabilité dans la préservation de la biodiversité. Un projet louable mais bien sûr attifé du logo d'une grande entreprise (EDF) qui en profite, au passage, pour se laver de ses péchés et se racheter une conscience... un peu facile et même presque choquant.

Le film en lui-même a toujours le défaut d'attiser le feu du « je fais des images grandioses, voire plus que grandioses, jusqu'à atteindre le giga grandiose », et n'est finalement ni aussi mignon que l'affiche le laisse paraître, ni aussi intéressant qu'il pourrait l'être. Il est en effet très vite clair au visionnage que ce seul sujet ne peut pas tenir l'attention d'un spectateur pendant 1h30, à fortiori si celui-ci est traité de la manière suivante : séduction d'un oiseau, puis un autre, puis un lion, puis un singe, et on recommence encore et encore. Le film souffre donc d'un manque de rythme flagrant. Et ce, malgré ses deux points forts. Un, la voix de Cecile de France, argument marketing, colle assez bien au genre, même si elle est sous-utilisée. Deux, la musique du compositeur Philip Glass est tout simplement magnifique, quoique encore sous-exploitée.

Long et assez ennuyeux une fois qu'on a compris le concept (une fois arrivé au stade de la procréation vous n'en pourrez plus de voir les animaux défiler sachant l'issue fatale, une torture digne de Hostel), il faudra donc éviter d'y emmener toute la petite famille un dimanche après-midi, sous peine de devoir expliquer à la petite dernière ce que font les deux singes sur l'écran.