Critique : Le Secret magnifique

Nicolas Thys | 5 novembre 2007
Nicolas Thys | 5 novembre 2007

Le mélodrame, on le sait, est souvent perçu comme un genre excessif. Si ce n'est pas toujours vrai, les films de Sirk en sont de très beaux exemples et la réussite du Secret magnifique tient à ce que le cinéaste, grâce à une mise en scène audacieuse et aidé par quelques collaborateurs habituels tel le chef opérateur Russel Metty, parvient à émouvoir et à donner de la crédibilité à une histoire qui, s'il fallait la résumer en quelques mots, ne tiendrait pas debout et paraitrait complètement ridicule.

Mais les actions, accidents, catastrophes, peines, joies, sacrifices et rédemptions s'enchainent à une allure telle qu'il est impossible de ne pas se laisser prendre au piège. La beauté des images en technicolor, la maîtrise du cinéaste, son art de la démesure et son amour proclamé pour la nature, ses merveilles et sa poésie, élément récurrent de ses derniers films à l'exception peut-être d'Imitation of life, font de ce remake d'un film de John Stahl, une œuvre bien supérieure à l'originale.

Le couple Jane Wyman/Rock Hudson, deux acteurs dans le film complètement opposés que l'on reverra dans un autre chef d'œuvre de Sirk, Tout ce que le ciel permet, fonctionne à merveille, leurs différences les rapprochant davantage encore. Le film est construit comme une quête spirituelle avec ses personnages secondaires indispensables tel Edward Randolph, guide initiatique en communion totale avec le monde qui l'entoure et auprès duquel Hudson tente de réparer ses erreurs.

Inoubliable, ce film également marque un nouveau tournant dans la carrière de Sirk, déjà amorcé par All I Desire l'année précédente, qui aboutira deux ans plus tard à une série de mélodrames tous aussi importants les uns que les autres.

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