Critique : Dracula

Par Jean-Noël Nicolau
28 octobre 2007
MAJ : 7 octobre 2018
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15 ans après sa sortie, le Bram Stoker’s Dracula de Coppola demeure cette œuvre schizophrène qui navigue entre agacements et éclairs de génie. Les défauts déjà présents sont devenus encore plus flagrants avec le temps. Dévoré par une imagerie délirante, entre kitsch irrécupérable et splendeur issue du muet, le film se voudrait baroque et romantique. En ce sens, il est toujours aussi incongru de voir le nom de Bram Stoker mis en avant, tant la trahison du roman est le moteur principal de Coppola.

L’histoire d’amour, totalement absente du livre (cruel, froid et animal) devient ici le cœur du récit. Les personnages, peu aidés par un casting uniformément médiocre (à part Winona Ryder, dans le rôle de sa vie), n’ont que peu de points communs avec leurs homologues écrits. Le réalisateur préfère verser dans le spectacle « son et lumière » qui lui sied si bien depuis Apocalypse now. Parfois avec réussite (la musique écrasante de Wojciech Kilar), plus souvent dans le n’importe quoi (les dégaines pas possibles de Gary Oldman).

La sobriété n’est vraiment pas de mise (Anthony Hopkins campant par exemple un Van Helsing grotesque) et tout est revu à l’excès, en un fourre-tout franchement fascinant. Pour apprécier ce Dracula, il faut faire abstraction non seulement du roman, mais aussi des innombrables adaptations précédentes. Il faut accepter la vision de Coppola, qui se rapproche davantage du tour dans le train fantôme le plus excentrique de la fête foraine, que du chef-d’œuvre exalté que l’on était en droit d’espérer.

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