Critique : Anne Boleyn

Nicolas Thys | 27 octobre 2007
Nicolas Thys | 27 octobre 2007

Après avoir réalisé et/ou joué dans de nombreuses comédies, Lubitsch se voit proposé par la UFA la réalisation d'une série de films historiques à teneur dramatique. Anne Boleyn reste aujourd'hui l'un des plus grandioses et est, sans aucun doute, l'un de ceux qui contribua le plus à la renommée internationale du cinéaste, suscitant par la même occasion le désir des producteurs américains de le faire venir tourner dans leurs studios.

De facture assez classique dans l'ensemble, Lubitsch montre néanmoins qu'il sait se débrouiller dans les genres les plus divers et qu'il ne doit pas être cantonné à la comédie. Ayant débuté comme acteur il leur accorde une place centrale et se révèle excellent pour les diriger. Emil Jannings, le premier, interprète avec maestria le rôle d'Edouard VIII, roi d'Angleterre et mari d'Anne Boleyn et à voir sa performance et sa carrure d'ogre on comprend pourquoi la figure de Barbe Bleue reste attachée à celle du roi britannique !

Le film est tourné dans des décors somptueux et la mise en scène se révèle toujours parfaitement rythmée. Opposant le faste permanent de la scène royale à l'épure graduelle de l'environnement de la reine jusqu'au néant jaunâtre de la séquence finale, tout se joue dans une finesse et une élégance qui permettent aux acteurs d'aller au bout de leur expressivité et de leurs sentiments. En outre quelques caches bien placés sur le cadre apportent une verticalité inattendue à un écran au format généralement fixe et renforcent la teneur dramatique de l'ensemble de manière exceptionnelle.

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