Critique : Dans la ville de Sylvia

Laurent Pécha | 5 septembre 2007
Laurent Pécha | 5 septembre 2007

Immense supplice visuel de seulement 90 minutes (seul point positif : c'est « relativement court » eu égard aux standards actuels du toujours plus), Dans la ville de Sylvie appartient à une catégorie bien tranchée : celle des films de festival.

Pesant et prétentieux, le long-métrage de José Luis Guerin donne effectivement l'impression de n'avoir été financé et tourné que pour faire le beau dans les festivals du monde entier. Dire qu'il ne se passe strictement rien dans le film est le plus immense des euphémismes. Tentant vainement de se la jouer auteur genre « vous ne comprenez rien, c'est de l'art, des sensations », le réalisateur nous assène un festival de plans à la longueur aussi démentielle qu'insupportable où l'on voit son héros tête à claque et son regard désespérément vide errer à la recherche d'une ancienne connaissance dans les rues de Strasbourg.

Filmer avec une platitude désespérante, cette quête vaine irrite plus d'une fois tant on a le sentiment qu'un court-métrage aurait largement suffi. Au lieu de ça, on assiste l'âme en peine en se rappelant à quel point la vie est bien trop courte pour s'infliger ce genre d'expérience inutile, au nombrilisme insupportable d'un cinéaste qui joue avec les subventions publiques (voir le générique de début qui défile un nombre incalculable d'aides diverses et variées) comme autant de possibilités d'appréhender le néant.

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