Critique : Je crois que j'aime ma femme

Lucile Bellan | 26 août 2007
Lucile Bellan | 26 août 2007

Si sur le papier, I think I love my wife a tout de la gentille comédie de mœurs qui finit bien, il faut bien avouer qu'à l'écran, le résultat est assez loin de nos relatives espérances. Pas très drôle en dehors des moments où Chris Rock a l'air de mettre en image l'un de ses one-man-show, ni très pertinent sur les relations de couple, le film est une bouillie gentiment misogyne à l'américaine et le fait de savoir qu'il s'agit là du remake d'un film d'Eric Rohmer (L'Amour l'après-midi, 1972) fait joyeusement ricaner.

 

On ne s'arrêtera pas sur le défilé de plantureuses inconnues filmées au ralenti ou fantasmées en petite tenue lorsque le pauvre Richard est torturé par l'ennui que lui procure son mariage et sa vie de famille, car il ne fait aucun doute qu'il y a du vrai dans cette manie (presque superpouvoir) typiquement masculine. Mais quand la femme de celui-ci est caricaturée à l'extrême en bobonne casanière et porte sur ses épaules leur non vie sexuelle, ou quand la potentielle maîtresse est sans cesse rabaissée au rang de catin (pour rester polie), le public visé est alors clair : nos amis les hommes. Même si eux aussi risquent fort de déchanter devant une morale ridicule d'un film qui ne va pas au bout de ses idées. Car, pour avoir partagé avec lui son calvaire pendant 1h30, qu'est ce qui empêcherait ce pauvre Richard de tromper sa femme ?

 

Une question résolue par un éclair de génie (supposé) du personnage et par une inattendue, pathétique et affreuse chanson de fin. On se serait moqué de nous ? Non... à peine.

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