Critique : King of California

Jean-Noël Nicolau | 22 août 2007
Jean-Noël Nicolau | 22 août 2007

Quoi  de plus traditionnel pour une star en perte de vitesse que de « casser son image » et de « prendre des risques » ? Ce genre de décisions fut plus d’une fois récompensé par les louanges de la profession et même par de beaux succès public.  La qualité du film importe finalement peu, tant qu’il s’agit d’un véhicule permettant à l’acteur à la dérive de se rebâtir une crédibilité enviable. King of California est donc la luxueuse limousine prête à redorer le blason doucement terni de Michael Douglas. Avouons-le sans attendre le pari est globalement réussi, le monsieur y délivre sa meilleure performance depuis belles lurettes tout en renouvelant son capital sympathie auprès du public.

Seul problème, et de taille, dans l’enthousiasme du bon coup à jouer, les concepteurs de King of California ont un peu négligé le reste de l’œuvre. Passé le concept intrigant qui décrit Douglas en gentil doux-dingue à la recherche d’un trésor perdu sous une banlieue en construction, il ne reste pas grand-chose à se mettre sous la dent. Le scénario essaie de créer de l’émotion en insistant lourdement sur la relation père-fille entre Douglas et la craquante Evan Rachel Wood, mais tout cela se fait à grands traits, sans surprise ni génie.  Dès les premières minutes on sait très exactement où le film nous emmène et il ne déviera pas un seul instant de toutes les scènes et répliques imposées.

La fin, évidente, renforce l’impression de gentille futilité d’une trame qui se voudrait pourtant exemplaire. Ni la mise en scène, ni aucun autre aspect technique (la musique de David Robbins est oubliable) ne viendront raviver la flamme. Le cinéphile peut cependant s’émerveiller en se disant qu’il s’agit peut-être là de la meilleure chose jamais produite par Avi Lerner et Nu Image (American ninja 3, Cyborg cop, Shark attack mais aussi 16 blocs et 88 minutes, entre autres perles nanardes...). On pourra répéter que le film est loin d’être déplaisant, il réserve même quelques petites scènes attachantes et l’énergie déployée par Michael Douglas ravira ses fans. Il n’empêche qu’au regard des ambitions affichées, King of California demeure trop classique et besogneux.

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