Critique : Les Portes de la nuit

Ilan Ferry | 12 mai 2007
Ilan Ferry | 12 mai 2007

Ode à l'Amour et au Paris de la Libération, Les Portes de la nuit oppose une réalité historique à une certaine forme de poésie concrétisée par l'exacerbation du sentiment amoureux. Parabole sur le destin incarné par un Jean Vilar impériale, imbriquant une à une les éléments de ce drame romantique comme autant de pièces de l'exquise parade orchestrée par Carné et Prévert, le film contient à lui seul de ces subtils et longs moments de grâce (la danse dans le chantier, le chant des partisans Les Enfants qui s'aiment) destinés à s'imprimer durablement dans la rétine cinéphilique. Pour donner corps aux magnifiques dialogues de Jacques Prévert, Marcel Carné a su s'entourer d'une distribution éblouissante.

 
À la fourberie de Serge Reggiani s'opposent la force et la candeur d'un Yves Montand touchant, parfaitement assorti à Nathalie Nattier dont la beauté diaphane continue d'inscrire le film dans une forme de douce mélancolie. Les seconds rôles sont à l'image de leurs répliques : superbes et pittoresques à la fois, de Pierre Brasseur pathétique en mari lâche et aveugle à Saturnin Fabre délectable en papa protecteur ayant fricoté avec les nazis. Amer constat de l'après guerre, Les Portes de la nuit met dos à dos misère humaine et espoir d'un avenir merveilleux , comme si au-delà des portes de la nuit se trouvait une lumière au dessous de laquelle danseraient ces enfants qui s'aiment.

 

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