Critique : Osterman week-end

Sandy Gillet | 3 mai 2007
Sandy Gillet | 3 mai 2007

Un agent des services secrets américains ayant réussit à mettre à jour le réseau d'espionnage « Omega » à l'origine de l'assassinat de sa femme convainc le chef de la CIA d'en piéger les membres. Pour ce faire il décide d'utiliser John Tanner, un journaliste de télévision influent qui sans pour autant connaître leurs activités est ami avec chacun d'eux.

Homme de tous les excès et de nature ultra difficile, la réputation de Peckinpah n'était plus à faire à Hollywood qui l'avait de fait estampillé « Persona non grata » depuis l'échec total de son précédent film, Le Convoi. C'est pourquoi si le scripte d'Osterman week-end, adapté d'un best seller de Robert Ludlum, à qui l'on doit aussi La Mémoire dans la Peau, n'était pas ce que Peckinpah avait pu lire de mieux dans sa carrière de cinéaste, c'était bien le seul par contre qu'on lui soumettait en cinq ans.

De cette opportunité de tourner à n'importe quel prix, Peckinpah laisse un film malade où l'on retrouvera beaucoup de ses obsessions visuelles et mentales comme ces fameux ralentis stigmatisant la violence mais aussi d'autres plus nouvelles s'apparentant à une prolongation moderne de certains de ses thèmes récurrents. Ainsi à la paranoïa d'un monde crépusculaire vu dans la plupart de ses films, Osterman renvoit à celle d'une société décadente sous le joug de la manipulation par les images.

En stigmatisant le médium qui l'avait consacré en en faisant un vecteur de surveillance des masses, Peckinpah entrevoyait déjà ce qu'est notre quotidien et bouclait la boucle d'une réflexion cinématographique des plus lucides.

 

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