Critique : Je, tu, il, elle

Nicolas Thys | 29 avril 2007
Nicolas Thys | 29 avril 2007

Je c'est elle : une femme paumée et seule vivant entre quatre murs blancs sur un matelas, unique élément présent dans la pièce. Le style est épuré, les lumières sont crues et l'action ne se situe nulle réellement part. Dans un déluge de noir et de blanc elle ne fait rien sauf manger du sucre, se mettre nue et écrire des lettres, de longues lettres à un fantasme, à un être qu'on ne verra jamais, à ce « tu » du titre qui peut être n'importe qui et qui lui semble proche.

C'est une femme qui peine à se trouver, à sortir de son monde et qui se cherche à travers son corps et sa sexualité. Elle le rencontre, lui : un routier avec qui elle fera un bout de chemin dans un camion ou sur une aire de repos échangeant des regards sur un film et une aventure incomplète.

Elle, c'est son amie qu'elle rencontre en dernier lieu, qui la rejette et qui l'accepte finalement pour passer une nuit avec. Une nouvelle fois l'histoire d'une sexualité, d'une recherche. De longs plans fixes, une fiction mais filmée comme un documentaire, interprété par Akerman elle-même : elle porte un regard sur un monde étrange, celui des sentiments et du corps d'une manière inédite et qui fait de ce film une très belle œuvre sur le passage entre deux mondes, sur l'acceptation et sur le corps tourné par une femme pour une femme.

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