Critique : Meilleur espoir féminin

Avec Meilleur espoir féminin, Gérard Jugnot confirme son coup de maître qu'était Une époque formidable. La patte d'un metteur en scène, c'est d'inscrire ses films dans une certaine ligne de conduite, se créer un style, trouver une approche que le spectateur reconnaîtra d'emblée et dans laquelle il se sentira familier. Jugnot, avec ce septième film, répond à cette attente. Meilleur espoir féminin est une comédie humaniste comme on ne voit pas si souvent dans notre paysage cinématographique (ou en tout cas pas de cette qualité).

C'est la foi de Jugnot dans ses personnages et dans son histoire qui fait que le film fonctionne magnifiquement. Jamais il ne triche et reste à tout moment honnête avec le spectateur. Celui-ci est venu pour voir une comédie, il l'aura. Mais le réalisateur ne s'arrête pas là et réussit à émouvoir. Pour se faire, il a eu un flair incroyable de trouver l'interprète idéale pour Laetitia. D'un naturel et d'une aisance étonnante, la jeune Bérénice Bejo crève littéralement l'écran. Jugnot a eu d'ailleurs l'excellente initiative de s'effacer devant elle et reste relativement sobre dans son rôle de papa poule catastrophe.

Il est rare de voir un film drôle et émouvant à la fois, un film qui croit en ses personnages et en la bonté humaine, un film qui parle simplement mais avec justesse des relations filiales. Meilleur espoir féminin fait partie de ces films.