Rob Reiner signe avec Des hommes d’honneur un film de procès remarquable dans la grande tradition hollywoodienne. Les fans du réalisateur américain (un des plus inventifs des années 80 comme l’attestent Stand by me, Quand Harry rencontre Sally ou encore Princess Bride) doivent savourer ce film à sa juste valeur. Car si l’homme a encore prouvé qu’il lui restait du talent avec Le président et Miss Wade (jolie comédie teintée d’une touche made in Capra), depuis c’est la déconfiture.
Des hommes d’honneur s’appuie sur un scénario solidement charpenté, des dialogues qui font mouche et surtout une pléiade d’acteurs vraiment impressionnants. Le générique fait rêver (Cruise, Moore, Nicholson, Bacon, Sutherland, mais aussi JT Walsh ou encore Kevin Pollak) mais surtout le réalisateur réussit à en tirer le meilleur parti. C’est donc à une joute orale, un combat de poids lourds jouissif (l’affrontement Cruise / Nicholson constitue une scène d’anthologie qui conclue brillamment les débats) que Des hommes d’honneur nous invite. La mise en scène au cadrage sans fioriture tire merveilleusement parti du cinémascope (la photo est majestueuse).