Critique : Hôtel Monterey

Nicolas Thys | 21 avril 2007
Nicolas Thys | 21 avril 2007

Hôtel Monterey est l'un des premiers films de Chantal Akerman, l'un de ses moins connus mais aussi l'un de ceux qui risquent le plus de rebuter les spectateurs peu enclins à visionner du cinéma expérimental et ne connaissant que la partie fictionnelles et documentaristes narratives de son cinéma. Pourtant c'est dans celui-ci qu'elle va le plus manifestement rendre hommage à ses premières influences : de Godard, certainement le réalisateur francophone le plus lié au mouvement « underground » américain, à Jonas Mekas ou Michael Snow.

Œuvre cinématographique d'une heure, en grande partie silencieuse, réalisée en 1972 à New York, ville qu'affectionne particulièrement la réalisatrice belge et qui est à l'époque le haut lieu du renouveau artistique international, Hôtel Monterey rend compte de la vie d'un petit hôtel pour les personnes démunies à travers le mouvement ascendant de son ascenseur et de longs plans fixes ou très légèrement panoramiqués sur le hall et les couloirs.

Ennuyeux pour certains, il n'en reste pas moins un grand film claustrophobe dans lequel la dilatation extrême du temps, associée à la noirceur de l'endroit et au silence macabre qui règne, semble littéralement métamorphoser l'espace en le rendant particulièrement oppressant. En arrière plan des individus anonymes passent, des nécessiteux dont on ne perçoit que quelques membres furtivement, chacun pouvant prétendre à être le sujet d'une histoire à part entière mais qu'on laisse filer pour se concentrer sur la mémoire d'un lieu vide et dont le monde se détourne.

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