Critique : Dorian Blues
Dorian Blues est définitivement un petit film sympatoche bourré de qualités. Grâce à un casting plutôt bien dosé entre beaux gosses et « boys next door », il devient difficile de ne pas succomber au charme de Dorian et à ses anecdotes sur son coming out. Le scénario, assez bien ficelé, révèle des personnages hauts en couleurs (la prostituée imitatrice de Billie Hollyday par exemple) sans tomber dans la galerie de portraits. Malheureusement, le film peine à devenir autre chose qu'anecdotique et la comédie est souvent à deux doigts de tomber dans la parodie.
Dès que Dorian quitte le cocon familial pour New York, il apparaît clairement que le réel enjeu du film n'est plus l'homosexualité du personnage principal mais son passage à l'âge adulte et comment il arrivera à devenir un homme aux yeux de son père et de lui-même. Sur cette relation ambiguë faite de silences et de petites phrases assassines, le scénariste et réalisateur Tennyson Bardwell pose un regard aussi vrai que juste, et traite du clivage vieil hétéro frustré avec une tendance à l'alcoolisme contre fiston gay qui se cherche avec beaucoup d'humour comme de gravité.
Amusant, touchant, mais malheureusement pas inoubliable, le blues de Dorian mérite d'être vu, mais peut-être pas au cinéma pour être vraiment apprécié à sa juste valeur. Sans compter qu'un petit coup d'œil au charmant Michael McMillian ne fait pas de mal avant de le voir se faire charcuter dans La colline a des yeux 2.
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