Critique : Hudson Hawk, gentleman cambrioleur

Ilan Ferry | 11 octobre 2006
Ilan Ferry | 11 octobre 2006

Iconoclaste, délirant, énorme… les superlatifs ne manquent pas concernant Hudson Hawk ,comédie d'aventure débridée menée à un train d'enfer par un Bruce Willis au meilleur de sa forme. Méprisé à sa sortie par un public américain qui ne savait pas très bien si il se trouvait devant un film d'action ou une comédie, le film de Michael Lehmann marquait pourtant le retour à une époque où les productions mainstream pouvaient encore aller très loin. Répliques à double sens, effets tout droits sortis des comics, violence cartoonesque, Hudson Hawk revendique haut et fort un héritage pop qu' il assume jusqu'au bout. C'est certainement là que se trouve la grande force de ce cartoon live jonglant habilement entre scènes de pure comédie et morceaux de bravoure ébouriffants classant de facto les aventures de ce gentleman cambrioleur dans la catégorie des films inclassables.


En effet, Hudson Hawk est le seul blockbuster dans lequel vous trouverez pèle mêle deux cambrioleurs s'introduisant dans une salle des ventes en chantonnant Swinging' on a star lors d'une scène devenue instantanément culte, une nonne sexy éprise d'un voleur amateur de cappuccinos, un chien affectionnant particulièrement les boules de toutes sortes, David Caruso dans un rôle muet ou encore le pape énervé de ne pas pouvoir regarder un épisode de Mr Ed ! Ces exemples ne constituent que quelques uns des ingrédients de ce mélange détonnant où s'entremêlent comédie, polar, aventure, romance et comédie musicale… ou comment faire un patchwork réussi de ce qui se fait de mieux en matière de productions hollywoodiennes. En effet, malgré la présence de Joel Silver à la production, Steven De Souza au scénario et Bruce Willis devant la caméra, Hudson Hawk est avant tout un OFNI à l'ampleur insolente, aussi drôle que délirant, et traversé par des personnages hauts en couleurs : du sidekick crooner (Danny Aiello) aux agents de la CIA tous plus débiles les uns que les autres aux noms de codes évocateurs (Bounty, Mars, Snickers…) en passant par le couple de bad guys le plus barré de l'histoire du cinéma, les biens nommés Mayflowers. A mi chemin entre Arsène Lupin et Les Trois Stooges, ce vibrant hommage au slapstick, aussi loufoque qu'ultra référencé, n'a pas pris une ride malgré ses 15 ans d'age. Le faucon de l'Hudson peut tranquillement continuer son envol au panthéon des films cultes.

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