Critique : Les Têtes brulées

Léo Vrinks | 29 octobre 2005
Léo Vrinks | 29 octobre 2005

La série Les Têtes brûlées, (Baa Baa Black Sheep en VO lors de la première saison, rebaptisé ensuite Black Sheep Squadron) s'ouvre sur un pilote de 90 minutes racontant comment le Major Gregory Boyington, 35 ans, et considéré comme un vieux pilote, d'où son surnom de Pépé Boyington, va monter une escadrille de pilotes casse coups, indisciplinés et bagarreurs, presque en marge de l'armée, quelques mois après l'entrée en guerre des États-Unis contre le Japon. L'armée de l'air américaine subissant alors d'énormes pertes dans le ciel du Pacifique, cette escadrille va devenir l'un des étendards de l'armée et redonner l'espoir.


Cette histoire vraie, racontée par le Major Gregory Boyington dans un livre à la fin des années 50, devient 15 ans plus tard une série hebdomadaire sur NBC en 1976. Robert Conrad, tout encore auréolé par la célébrité des Mystères de l'Ouest, retrouve alors un genre qu'il affectionne particulièrement, les séries viriles avec moult scènes de bagarres, d'un épisode à l'autre. Car même si les séquences aériennes, plutôt bien rendues grâce à des stock-shots de l'armée US et la présence de véritables coucous des années 40, sont au cœur de la série, il ne faut pas oublier que ce sont les personnages qui marquèrent les rétines des téléspectateurs, grâce bien sûr à Robert Conrad, mais pas seulement. Le reste du casting, tantôt saoul, dragueur ou bagarreur, fit aussi beaucoup pour le côté sympathique d'une série parfois proche des Douze salopards (notamment le pilote), mais aussi de Mash, sans le côté politiquement correct du film d'Altman ou l'humour de sitcom de la série TV, même si on retrouve ce côté pas sérieux du quotidien d'une base en pleine guerre, avec ses trafiques de whisky, la drague des infirmières, le colonel ridiculisé… Et puis, il reste ces quelques images entrées dans la mémoire télévisuelle collective avec la sirène démarrant chaque générique, suivie par la musique de Mike Post et Pete Carpenter, les actualités Universal commençant chaque épisode ou les tirs des mitraillettes, montées sur les avions.


En 1976, lorsque débute Les Têtes brûlées sur NBC, son créateur-producteur Stephen J. Cannell n'est pas encore mondialement connu pour être l'homme à la machine à écrire, jetant ses feuilles lors du générique de fin. Il a déjà produit 200 dollars plus les frais (The Rockford Files) et Baretta mais sa décade triomphante reste à venir avec Timide et sans complexe (1980), Agence tous risques (1983), Riptide (1984), 21 Jump Street (1987) et Un Flic dans la mafia (1987). Au niveau du casting, il ne sera pas difficile de reconnaître Dana Elcar (Colonel Lard), qui fut ensuite le supérieur et ami de MacGyver ou Larry Manetti (Boyle à partir de l'épisode 4) pour finir par devenir Rick dans Magnum. À noter que le producteur associé de la série, Chas. Floyd Johnson, qui travaillera ensuite sur Magnum, amènera de nombreux acteurs des Têtes Brûlées dans ses bagages. Outre Larry Manetti et Jeff MacKay (le personnage récurrent, Mac, dans Magnum) et plusieurs acteurs seront invités dans la série de Tom Selleck, comme W.K. Stratton, James Whitmore ou Robert Ginty.


Après une saison normale de 22 épisodes, la série fut annulée au cours de sa seconde saison, après seulement 13 nouveaux épisodes. Produite en septembre 1976, elle débarqua très rapidement, dès mars 1977, sur Antenne 2, avant d'être multi-diffusée par la suite sur M6 et RTL 9. Contrairement à ses habitudes mais à l'instar de ce qui s'était fait en Zone 1, Universal ne propose sur ce coffret DVD que la première partie de la saison 1 (Pilote + 10 épisodes). On pourra consulter la répartition des épisodes au sein de la fiche DVD.

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