Critique : À ton Image

Patrick Antona | 5 mars 2008
Patrick Antona | 5 mars 2008

Surfant sur la vague de films basés sur le clonage (comme Godsend sorti à la même époque) en corrélation avec un sujet à l'actualité de plus en plus sensible, À ton image est une des rares tentatives du cinéma français à essayer de mêler thriller scientifique et drame psychologique, à la lisière du fantastique. Produit sous le patronage de Luc Besson et sa société EuroCorp, le film possède au moins un mérite, celui d'une certaine tenue : ici pas de moines-ninjas invulnérables, ni de kickboxers se bastonnant sous fond de musique rap. Mais en privilégiant le côté drame et l'analyse de la déliquescence d'un noyau familial, plutôt que de se pencher sur une analyse plus approfondie des effets du clonage humain et de ses conséquences sur l'éthique médicale, Aruna Villiers, pour son premier film, a tout bonnement manqué sa cible.

 


Après un début un peu banal où nous assistons aux affres du couple Christophe Lambert/ Nastassja Kinski suite à la stérilité de cette dernière, le film semble trouver un rythme de croisière classique mais tout de même prenant avec la tension qui résulte des brusques changements d'humeur de Audrey DeWilder (la révélation du film) et de son perceptible trouble qui commence à sérieusement pourrir la vie de ses parents. En respectant la trame classique des films d'épouvante se basant sur les enfants tueurs (comme dans Le vilagge des damnés et autres Tueurs de l'éclipse), mais sans virer dans le gore, la réalisatrice réussit à bien dominer son sujet.

 

 


Au-delà d'être forcement déçu que le clonage ne soit utilisé que comme un gimmick, illustrant uniquement le fait que mère et fille partagent physique et mémoire à l'identique, on a bien du mal à être accaparé par l'atmosphère distillée par la faute de redondances préjudiciables (les affrontements entre Audrey DeWilder et Nastassja Kinski) et une interprétation inconstante de Christophe Lambert. Et là où il aurait fallu un traitement plus allusif des conséquences néfastes du clonage en corrélation avec le passage difficile d'une jeune femme à l'âge adulte, la réalisatrice enfonce alors le clou en nous servant un dernier quart de film virant dans le grand-guignol et par trop prévisible.

 

 


Au final, À ton image apparaît bien plus comme un téléfilm de luxe qu'un vrai film de cinéma. Il trouvera ainsi peut-être plus facilement son public dans le confort d'une diffusion en DVD qu'en salles où il fit une carrière éclaire totalement justifiée.

 

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