Critique : Starsky et Hutch

Stéphane Argentin | 27 septembre 2004
Stéphane Argentin | 27 septembre 2004

« Starsky et Hutch, deux flics un peu rêveurs et rieurs mais qui gagnent toujours à la fin. »

Tout le monde connaît la chanson et tout le monde a déjà vu ou au moins entraperçu un épisode d'un des plus célèbres duos de flics du petit écran. Poursuivant sur la lancée des adaptations plus (Le Fugitif, Mission : Impossible) ou moins (Chapeau melon et bottes de cuir) réussies de séries télés sur grands écrans (en attendant Thunderbirds, Ma sorcière bien aimée…), voici donc venu le tour du plus blondinet et du plus frisé des détectives de L.A. Restait alors à savoir à quelle sauce ces deux-là allait bien pouvoir être mangée.

Avec le duo Stiller-Wilson dans les rôles titres, on pouvait d'emblée éliminer le sérieux et pencher davantage vers la comédie policière eighties façon 48 heures ou L'Arme fatale. Inclinaison que confirme l'intrigue ténue de trafic de drogue reléguée au 36e dessous. Restait ensuite à connaître la dose d'humour qui allait y être injectée. ZAZ, comme pourrait le laisser supposer ce bond prodigieusement surréaliste introduisant le personnage de Starsky ? Crado-scato dans l'esprit pipi-caca d'Austin Powers? Ni l'un ni l'autre ! Pour qui a déjà assisté aux frasques du duo Stiller-Wilson en action dans Zoolander, voilà à peu de choses près le genre d'agitateur de zygomatiques qui vous attend. Tordant par moments (l'interrogatoire dans les vestiaires, la soirée en compagnie de Carmen Electra et d'Amy Smart arrosée au café), tombant à plat à d'autres (le clin d'œil à Easy rider), ou encore complètement émoussé, lorsque Stiller se tente à nouveau un petit danse-duel dans une discothèque aux tons très seventies.

Car, de l'autre bord, il faut bien admettre que ce Starsky & Hutch version 2004 ressemblerait presque à s'y méprendre à celui de 1975. Qui porte les mêmes fringues et est attifé à l'identique de Paul Michael Glaser et David Soul ? Réponse : Ben Stiller et Owen Wilson. Qu'est-ce qui est rouge avec des bandes blanches ? Réponse : la Ford Gran Torino « Zébra 3 » de Starsky. Qui est leur supérieur et qui est leur indic ? Réponse : le capitaine Dobey et Huggy (Snoop Dogg) qui, de bons tuyaux, devient caïd classieux du milieu, voire carrément héros de l'histoire, assurément l'entorse (la bourde ?) la plus dommageable de cette adaptation. Pour le reste, c'est du pareil au même : même look et même décorum pour cette intrigue à l'ambiance très seventies, où sévit un Vince Vaughn mafioso moustachu, chaînette en or, acoquiné de sa maîtresse nunuche (Juliette Lewis).

Nullement étranger à l'univers delirium, Todd Phillips (Road trip) met tout ce petit monde assez sympathiquement en boîte jusqu'au passage de témoin final idéalement amené, tout en servant au mieux la soupe au duo Stiller-Wilson, visiblement plus intéressé par leurs propres pitreries que par la véritable alchimie originelle Glaser-Soul. Un Starsky & Hutch plus hommage comique déviant (sous réserve d'adhérer à ce genre d'humour) qu'adaptation fidèle réussie.

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