Critique : Mon fils à moi

Martial Fougeron, pour son premier long-métrage, dissèque le quotidien d'une famille de la classe moyenne qui sombre peu à peu dans le drame. Cette observation à la loupe d'un microcosme est faite avec beaucoup de sobriété et de réalisme. Le film qui tient presque du huis clos (tout se joue dans la maison familiale), fait monter la pression tout en douceur jusqu'au dénouement final tragique mais inévitable.

Une mise en scène qui met en avant la prestation de Nathalie Baye qui incarne, avec beaucoup d'aplomb, une desperate housewife sombrant progressivement dans la folie. La comédienne prouve une fois de plus qu'elle est capable de tout jouer avec une justesse irréprochable. Une interprétation à la hauteur de celle d'Olivier Gourmet, en père soumis, qui enchaine, en ce moment, les seconds rôles avec beaucoup d'humilité et de talent.

Ces acteurs expérimentés servent un scénario original qui aborde un sujet encore tabou au cinéma : la violence d'une mère qui aime trop ou mal son fils. La grande force de Martial Fougeron aura été de se concentrer sur un fait divers précis sans se perdre dans des explications fleuves. Il fait ainsi de Mon fils à moi, une sphère de l'intime peinte avec une grande sensibilité.