Critique : Blanche-Neige, la suite

Julien Foussereau | 31 janvier 2007
Julien Foussereau | 31 janvier 2007

[img_left]BN-Suite-cine-photo01.jpg [/img_left]Tous les garçons et les filles de nos âges (comprendre ceux à moitié lobotomisés par le Club Dorothée) connaissent surtout l'œuvre de Picha par l'inégale mini série animée ZooOlympics. Les plus curieux se seront penchés sur son œuvre en tant que satiriste dans les colonnes de Hara Kiri et du New York Times avant d'approfondir le sujet avec Tarzoon, la honte de la jungle, relecture pas franchement fine du mythe d'Edgar Rice Burroughs peuplée de slip léopard couard et d'obsédés sexuels hystériques. C'était un peu ça, le fond de commerce de ce premier long métrage, un chouïa d'impertinence noyé sous une tonne de graveleux. Cette formule pouvait faire illusion en 1975 dans un monde occidental n'ayant pas encore complètement digéré la révolution sexuelle. Pour preuve fut l'insuccès ultérieur de Big Bang. En résumé, le monde a changé, pas Picha et Blanche-Neige, la suite ne fait que le confirmer. Et pas pour le meilleur en ce qui le concerne.

[img_right]BN-Suite-cine-photo02.jpg [/img_right]Les intentions sont décelables : produire du comique par le décalage entre la naïveté d'un graphisme plus finalisé qu'à l'accoutumée et la crudité des propos échangés. Seulement, la sauce ne prend pour ainsi dire jamais parce que Picha ne repose son film que sur ce concept. Quand, chaque semaine, le duo Matt Stone / Trey Parker dresse une radiographie au vitriol de leur pays tout en repoussant toujours plus loin les limites du politiquement incorrect dans South Park, quand Shrek a (plus ou moins) su saupoudrer les codes du conte de fées d'une pincée de poil à gratter premier choix, le Picha dernière cuvée fait peine à voir. Et encore ! Déjà, les cartoons de Tex Avery se révélaient incontestablement plus hilarant dans la suggestion de la pulsion sexuelle du loup que la situation des nains à poutre apparente (renommés pour l'occasion Branleur ou Trouduc.) Vidé de son avalanche de grossièretés soft prêtant davantage à sourire dans le meilleur des cas, Blanche-Neige, la suite frôlerait le néant et, à l'exception d'une poignée de soixante-huitards attardés, on imagine mal cette fanfaronnade à l'humour certifié « vieux con » toucher le public d'aujourd'hui.

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