Critique : Le Bouddha de Buenos Aires

Hoda Kerbage | 10 décembre 2006
Hoda Kerbage | 10 décembre 2006

L'évasion, le voyage, la spiritualité semblent être des thèmes qui reviennent en force sur le marché cinématographique actuel. Le cinéma se pose des questions et ne se contente apparemment plus de raconter une histoire. Du moins, c'est ce que fait le cinéma de l'acteur/réalisateur Diego Rafecas qui signe avec Le Bouddha de Buenos Aires un premier long sans chichis regroupant des actrices de télé très à l'aise dans le cinéma (caroline Fal et Julieta Cardinali) un acteur principal époustouflant (Augustin Markert) qui joue pour la première fois (on ne l'aurait pas cru) et Rafecas lui-même.

L'intrigue est classique, le déroulement prévisible et souvent maladroit mais grâce à des petites astuces scénaristiques et à un montage dynamique, l'histoire rebondit et touche surtout qu'on est loin de l'approche manichéenne sur la question matériel/spirituel. Le film retrace l'histoire de deux frères unis par un lourd secret mais que tout oppose. L'un est cartésien et logique et l'autre bouddhiste. De la métropole de Buenos Aires où une mosaïque de citoyens se côtoie et cohabite, Rafecas nous entraîne dans la solitude d'un monastère bouddhiste niché dans la montagne argentine où mine de rien, les réponses aux questions ne sont pas celles que l'on croit.

Le film tient la route malgré certains passages rocailleux, le voyage en vaut la peine et Rafecas n'hésite pas à montrer Buenos Aires sous son vrai jour, avec ses fastes et ses misères sans que l'on se sente balancés dans un soap opéra mélodramatique. Des pointes d'humour et de fraîcheur ponctuent le film ainsi qu'une très belle image, soignée mais modeste. Vivement le prochain film de ce jeune réalisateur argentin décidément prometteur.

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