Critique : Meurtre à la mode

Par Laurent Pécha
7 novembre 2007
MAJ : 11 octobre 2018
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Si The Wedding party est le premier long-métrage de Brian De Palma, il ne sortira pour cause de tournage allongé dans le temps qu'après Murder a la mod. Tourné à l'insu de son producteur, qui pensait que le cinéaste allait lui livrer un film érotique, ce Murder a la mod renferme déjà toutes les obsessions cinématographiques de De Palma : voyeurisme, fascination déviante pour la gente féminine, meurtre sadique, goût pour le grotesque, distorsion du réel. Si tout ceci reste encore bien évidemment à l'état embryonnaire et parfois bien confus, les éclairs du génie du réalisateur sont bien là.

Pachwork visuel souvent étonnant et déroutant,– on passe aussi bien du plan fixe avec monologue face caméra à des plans accélérés d'une caméra virevoltante, Murder a la mod s'offre une histoire culottée d'une rare complexité. En multipliant les points de vue de la genèse du meurtre, pour offrir à chaque fois au spectateur la vision d'un nouveau protagoniste qui lui fera changer sa perception du récit, De Palma joue les virtuoses funambules avec une étonnante maestria si on tient compte du côté avant-gardiste de son projet.

Encore plus influencé par Powell et son Voyeur que par la figure incontournable que sera plus tard Hitchcock (la conclusion de l'histoire est sans équivoque possible), le cinéaste invite son futur Phantom dans la danse (William Finley), fait la part belle aux femmes, dresse les prémices de Pulsions et Blow out et livre un film aussi imparfait qu'attachant.

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