Scoop : critique

Après avoir donné un tournant, et un coup d’accélérateur par la même occasion, à sa carrière avec le drame très premier degré Match Point, voici que la capitale britannique rend au réalisateur tout son humour, sa verve, sa cocasserie qu’il semblait quelque peu avoir perdus avec ses dernières comédies (Melinda et Melinda, Anything Else).

À moins que ce soit Scarlett Johansson, sa nouvelle muse et la seule qu’il ait fait jouer deux fois de suite depuis Mia Farrow, qui lui ait permis de retrouver l’inspiration. Toujours est-il que la belle campe cette fois une jeune étudiante au double cursus journalisme et orthodontie (!), aux prises avec un reporter mort mais toujours sur les bons scoops (!!), un cousin lointain et américain de Gérard Majax (!!!), et un serial killer adepte d’astrologie (euh non, rien, c’est tout à fait normal).

Avec cette drôle d’histoire, Woody Allen retrouve la comédie policière, d’un Escrocs mais pas trop par exemple, mais surtout de Meurtre mystérieux à Manhattan il y a presque 15 ans. Le duo comique qu’il forme avec Scarlett Johansson est littéralement irrésistible. Elle réussit à faire oublier son statut d’icône glamour ou de jeune première, en jouant les gentilles écervelées à la perfection. Lui, se réserve bien sûr les meilleures répliques, et pousse même sa propre caricature encore un peu plus loin.

Mais il semble moins se moquer de lui-même, vieille habitude pour se protéger et devancer ses détracteurs, qu’avoir atteint une certaine sagesse, comme lorsqu’il annonce avoir abandonné le judaïsme pour se convertir au narcissisme. L’acteur et réalisateur n’en oublie pas pour autant le mystère, qui, s’il passe au second plan, réserve tout de même quelques surprises.

La meilleure est peut-être un Hugh Jackman, et son accent anglais d’Australien, puissant, charismatique, vénéneux. Son sex-appeal et son alchimie avec Scarlett Johansson sont tels que le spectateur mâle ne culpabilisera pas d’aller profiter de ce Scoop en couple. Et inversement d’ailleurs.