Critique : Coast guards

Flore Geffroy | 3 octobre 2006
Flore Geffroy | 3 octobre 2006

Évidence : même en mythique Ben Randall, célèbre sauveteur garde-côte sur en Alaska, les palmes aux pieds et le tuba sur la bouche, Kevin Costner restera à jamais Danse-avec-les-loups. Ce n'est pas tant pour son pas-de-deux d'alors, mais pour les valeurs auxquelles sont attachées, semble-t-il, chacun de ses personnages. Des valeurs bêtement humaines : faire son travail le mieux possible, respecter la vie et autrui, se dépasser, avoir le sens du sacrifice. Kevin Costner ne déroge pas à la règle avec Coast guards, avec, cette fois, le petit plus que donne la maturité liée à la cinquantaine : une forme de sagesse qui ne demande qu'à être partagée.

L'histoire est de facture classique. Un vétéran du sauvetage en mer, hanté par une opération qui a mal tourné, se met au vert dans une école de formation de garde-côtes et tombe sur un djeune rebelle et flambeur à qui il va apprendre le métier. On voit déjà les ressorts dramatiques de l'intrigue et on sait d'entrée que les frictions entre le vieux et le djeune vont s'aplanir, au gré d'un entraînement musclé. Avouons-le sans ambage : sans Kevin Costner en tête d'affiche, on aurait plutôt envie de fuir tout de suite. Si on ajoute Ashton Kutcher dans la combinaison orange du jeune loup, on parlerait carrément de prendre ses jambes à son cou. Mais, surprise !

D'abord, la cinquantaine sied fort bien au sieur Costner. Le cheveu s'est éclairci sur le dessus, les rides marquent son visage, la prunelle exprime tout l'indicible d'un homme qui a voué sa vie à sauver celle des autres. Il humanise son personnage avec simplicité et classe. Ensuite, Ashton Kutcher SAIT faire l'acteur. Si si. Loin de ses irritantes mimiques et de son côté "J'en fais des kilos pour faire passer le message" dont il a coutume, il habite son personnage, grande gueule qui fait de la résistance avant de gagner en maturité. Crédible, il l'est assurément. Le face à face des deux hommes a cela d'intéressant, voire d'attachant, qu'on voit bien la relation filiale qui s'établit, l'estime réciproque qui se construit.

La réalisation, elle, est très carrée, soignée et sans chichi. On y compte des morceaux de bravoure (les sauvetages spectaculaires du tout début et de la toute fin du film) ; l'entraînement des futurs garde-côtes à l'académie (avec une – bonne – poignée de minutes d'images au grain plus grossier, sur une musique très docu télé) ; quelques traits d'humour bienvenus...
Au final, Coast guards, hommage avoué au travail des garde-côtes américains, ne possède sans doute pas le panache des très grands films, mais l'honnêteté d'un film globalement de bonne facture.

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