Critique : The Architect

Stéphane Argentin | 6 septembre 2006
Stéphane Argentin | 6 septembre 2006

Présenté dans le cadre d'un hommage au Sundance Institute au cours du 32ème festival du Cinéma Américain de Deauville, on devine bien volontiers que The Architect va privilégier l'histoire et les personnages au tape-à-l'œil pyrotechnique à grands renforts de millions de dollars. Et si dans le premier cas, la narration se révèle un peu trop décousue dans le passage de l'un à l'autre des protagonistes, ces derniers sont en revanche impeccablement brossés et cette histoire de logements sociaux vétustes n'est finalement qu'un prétexte au télescopage de tous ces individus, aussi bien adultes qu'adolescents.

En tête de distribution, on retrouve tout d'abord Anthony LaPaglia venu entre deux saisons de FBI : Portés disparus renouer avec un cinéma indépendant qui le fit connaître (on pensera à son personnage aux meurtrissures similaires dans le magnifique Lantana). Isabella Rosellini, après un détour par le petit écran (la tante de Sydney Bristow / Jennifer Garner dans feu la série Alias), campe une Mme Waters convaincante dans son rôle d'épouse blessée après des années de mariage tandis que Viola Davis (vue à plusieurs reprises chez Steven Soderbergh : Hors d'atteinte, Traffic, Solaris) traîne elle aussi un douloureux passé.

Du côté des jeunots, on retiendra principalement la performance de la jeune Hayden Panettiere, sa Christina servant de pilier à l'ensemble de la famille Waters (elle soutient à la fois son frère et son père tout en tenant tête à sa mère). Outre une plastique irréprochable (à laquelle ne restera d'ailleurs pas insensible un certain Walton Goggins, connu lui aussi pour une autre série TV : The Shield), la jeune Hayden fait preuve d'un bien joli talent dramatique qu'il faudra surveiller de près dans les années à venir (elle interprétera une pom pom girl dotée d'un pouvoir d'invulnérabilité dans l'une des séries TV les plus attendues de 2006 : Heroes).


De gauche à droite : Anthony LaPaglia, Hayden Panettiere et Viola Davis
lors de la première du film au Tribeca Film Festival (avril 2006)

Quant à Matt Tauber, outre son portrait de personnages très soigné, le scénariste – réalisateur fait preuve d'un talent certain dans sa mise en scène intégralement en haute définition qui contribue à amplifier aussi bien l'insalubrité de ce quartier de laissés-pour-compte que la froideur de la luxueuse résidence des Waters (le plan d'Isabella Rosellini seule dans son immense cuisine à la blancheur immaculée). Il ne manquait donc qu'un petit surplus d'homogénéité narrative à cet Architect pour nous offrir un édifice totalement séduisant.

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