Critique : Happy tree friends

Les petits animaux colorés et tellement mignons que sont les Happy Tree Friends ont aussi peu de chance que Kenny, le martyr de South Park, systématiquement tué à la fin de chaque épisode : tout, absolument tout, devient pour eux d'un danger mortel. Acheter des friandises dans un distributeur, manger des frites au Ketchup ou encore jouer une pièce de théâtre entraînent inlassablement leur mort dans d'atroces souffrances, dont le spectateur n'est pas épargné.

Il faut dire aussi que les Happy Tree Friends n'ont peur de rien et qu'ils se mettent souvent dans des situations non recommandables – un bébé passe la tondeuse, un autre va ouvrir sa porte le fouet électrique allumé à la main… Cette marque de fabrique pourrait presque faire de ces épisodes des spots préventifs destinés aux enfants. Presque, car les images, bien que naïves et grossières, sont d'une violence poussée. Et c'est ce qui fait tout leur charme : le spectateur guette l'accident, le sens venir gros comme une maison et assiste aux douloureuses conséquences !

Si les sketchs des Happy Tree Friends – disponibles gratuitement sur leur site Internet – sont à découvrir, le « film » sorti en salles est en revanche une arnaque, puisqu'il n'est qu'une succession de séquences d'environ 2 minutes – générique de début et générique de fin entre chaque – entrecoupées de quelques documents déjantés à l'esprit de Matt Stone et Trey Parker – la création « high-tech » du dessin animé, une interview d'un Happy Tree Friends, le karaoké du générique…

Une précision qui aurait mérité d'être signalée sur l'affiche, pour ne pas décevoir les fans qui connaissaient déjà toutes les saynètes proposées et attendaient, à juste titre, un long métrage.