Critique : Les Filles du botaniste

Shamia_Amirali | 26 avril 2006
Shamia_Amirali | 26 avril 2006

Réalisateur et écrivain, Dai Sijie débute avec un premier film Chine, ma douleur salué par la critique et prix Jean Vigo en 1989. Il ne sera révélé au grand public qu'en 2002 avec Balzac et la petite tailleuse chinoise, adapté de son roman éponyme. Pour son nouveau long-métrage, Dai Sijie quitte la révolution culturelle pour dévoiler l'amour défendu de deux jeunes filles dans la Chine des années 80. Min est orpheline et métisse, elle va étudier auprès d'un botaniste réputé mais très stricte qui vit avec sa fille, An, sur une île devenue un jardin luxuriant mais plein de mystère. Petit à petit, leur amitié se transforme en attirance sensuelle qui les mettra toutes les deux en danger. Car si l'histoire se déroule dans les années 80, elle reste intemporelle, tant certains tabous sont ancrés dans le quotidien.

Dai Sijie raconte avec poésie la naissance de cet amour interdit, au milieu de paysages verdoyants (le film a été tourné au Vietnam à cause de la censure chinoise) et de grands espaces qui rappellent Le Secret de Brokeback Moutain et la relation tout aussi risquée des cow-boys d'Ang Lee. Toutefois, Dai Sijie privilégie parfois un peu trop l'esthétisme de ces scènes au détriment de l'émotion et du drame qui se met en place autour de Min et An. Les deux actrices font preuve d'un talent indéniable. Mylène Jampanoï a beau avoir appris ses textes phonétiquement (elle ne parle pas le chinois), elle parvient lorsqu'elle s'adresse à Li Xiaoran à nous faire ressentir tout l'amour et la tendresse que leurs personnages partagent.

Œuvre simple mais touchante, Les Filles du botaniste porte en elle l'invitation à un beau voyage émotionnel. Aux spectateurs désormais de l'accepter.

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