Critique : April snow

Stéphane Argentin | 12 avril 2006
Stéphane Argentin | 12 avril 2006

Énorme succès populaire dans son pays d'origine (la Corée) mais aussi chez ses voisins nippons, April snow (Oechul en VO) est annoncé comme « une nouvelle histoire d'amour après Locataires ». Une étiquette qui va autant servir que desservir le film.

Sur le papier, le sujet se prête certes à l'exaction des sentiments (cf. le synopsis), voire même davantage puisque dans le cas présent, deux couples se retrouvent dans la tourmente contre un seul dans le cas de Locataires où une femme battue par son mari allait trouver le réconfort auprès d'un illustre inconnu squatteur. De colère renfermée (quelle zénitude tout de même ces asiatiques !) en rencontres gênées, le couple de cocufiés va donc se rapprocher progressivement jusqu'à s'éprendre l'un de l'autre. Juste retour des choses pourrait-on dire jusqu'à ce que toute la gravité de leur passion adultère ne leur revienne forcément à un moment ou un autre en pleine face.

Ce n'est pas tant dans l'exaltation des sentiments que vient la faiblesse d'April snow mais bien dans leur mise en images et leur cheminement à plusieurs encablures justement du Locataires. Là où le chef d'œuvre de Kim Ki-duk était une véritable ode poétique et onirique à l'amour, le film de Hur Jin-ho (qui n'en est pourtant pas à son premier long) n'est qu'une accumulation assez fade et plate de saynètes laissant libre cours aux émotions des deux tourtereaux par ailleurs très convaincants. Et finalement, si les 90 minutes de Locataires étaient un voyage bien trop court au Septième Ciel du Septième Art, les giboulées neigeuses d'April snow nous engourdissent de froid bien avant le terme des 1h45 de film.

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