Critique : Les Âmes grises

George Lima | 21 septembre 2005
George Lima | 21 septembre 2005

L'âme grise et surtout la mine défaite. Voilà comment les spectateurs risquent de sortir des projections du léthargique film d'Yves Angelo. Comment justifier une telle attaque ? Par la sensation de lassitude constante ressentie dès les vingt premières minutes du film. Les personnages, pourtant interprétés par un casting très haut de gamme, sont si froids qu'ils indiffèrent. Même le sort de cette pauvre fillette victime de meurtre nous passe complètement au-dessus : qui l'a tué ? pourquoi ? Autant de (manque de) suspense aurait laisser présager un dénouement un tantinet tortueux, malin ou pour le moins bien ficelé.

Que nenni ! ! La clef se révèle et le spectateur accumule les soupirs. Certes, l'enquête n'est pas là l'essentiel du film davantage axé sur la psychologie des personnages. Mais quelle psychologie ! Villeret n'est qu'une caricature de juge insensible et sadique ; Marielle joue les procureurs froids mais tellement sensibles à l'intérieur, et Podalydès se coltine le rôle du gentil à qui, pas de bol, tous les malheurs arrivent. Le salut aurait pu venir de ces femmes fantomatiques errant sur la pellicule de-ci delà. Mais même la beauté de Marina Hands et de cette petite fille assassinée ne dévient pas le spectateur du chemin du sommeil. Trop fades et absentes pour convaincre.

La nuance n'est pas de ce film ni d'Yves Angelo. Sa mise en scène s'avère trop carrée pour émouvoir malgré un effort évident sur la photographie du film, elle, très soignée. Adapté du Prix Renaudot 2003 signé Philippe Claudel, le long-métrage lui ne décrochera pourtant qu'une palme : celle de l'ennui.

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