Critique : Godzilla final wars

Patrick Antona | 4 août 2005
Patrick Antona | 4 août 2005

Premier Godzilla distribué au cinéma en France depuis 1975, Godzilla final wars est le film du cinquantenaire de la série du gros lézard atomique nippon. Voulant fêter l'événement avec fracas, la Toho a décidé de s'acoquiner les talents du virtuose Ryuhei Kitamura (Versus, Azumi) pour revitaliser une série dont les derniers opus n'avaient pas secoué le box-office local. Alors comment l'un des enfants terribles du nouveau cinéma d'action made in Japan s'est-il acquitté de la tâche ? Et bien, plutôt que d'aller dans le sens d'une quelconque recherche de style en vue d'exploser le genre du Kaiju-ega (le film de gros monstre japonais), comme il avait essayé pour le chambara avec Versus, Kitamura a fait ici dans le classique, voire le désuet.

Ne cherchez pas ici de monstres animés par ordinateur ou d'effets animatroniques évolués, vous verrez pendant près de deux heures de belles grosses maquettes se faire exploser par des figurants en costumes de latex, se livrant à des empoignades dignes de matchs de catch, avec tout plein d'effets pyrotechniques, comme au bon vieux temps des films de Ishiro Honda et Jun Fukuda. Et la Toho de ressortir l'intégralité de son bestiaire, de la mite géante (non ce n'est pas une contrepétrie) Mothra au ptérodactyle Rodan, en passant par le fils de Godzilla sans oublier un invité spécial de dernière minute, monstres qui vont avoir comme unique but de détruire l'intégralité des capitales terriennes (même Paris y passe !), téléguidés il est vrai par les fourbes extra-terrestres X, venus soi-disant amicalement. Mais c'est sans compter le reveil de notre tyrannosaure atomique préféré, qui, une fois échappé des glaces antartiques, se fera un plaisir de claquer le beignet à tous ces monstres de foire, épaulés par les jeunes mutants de l'escouade Chikyûboueigun.

Les fans de la série auront reconnu l'intrigue d'Invasion Planète X, datant de 1965, auquel Kitamura a accolé (pompé ?) quelques éléments modernes, à savoir les mutants, ressemblant à s'y méprendre aux X-men (nous valant la meilleure séquence du film avec un assaut digne de Starship Troopers), une flotte extra-terrestre inspirée par Roland Emmerich, et quelques bastons matrixiennes, le tout saupoudré d'un humour tout en finesse digne d'un Steven Seagal des bons jours et d'une musique électro tonitruante composée par Keith Emerson lui-même, chantre de la musique progressive des années 70 ! Au niveau casting, on retiendra surtout la prestation de l'ex-Ultimate Fighter Don « The Predator » Frye (c'est lui l'élément comique du film) et surtout des vedettes féminines Rei Kikukawa et Maki Mizuno dont les jolies jambes sont cadrées sans vergogne aucune par un Kitamura qui pense aux adultes aussi !

Godzilla final wars est tout compte fait un film-somme brouillon, une tentative pas complètement aboutie de croisement entre ce qui faisait le charme du Kaiju-eiga d'antan avec l'action-movie moderne, dont Kitamura se revendique. Reste quelques séquences assez jouissives à tirer d'un métrage un tantinet trop long (la poursuite à moto, l'affrontement final) ainsi qu'un côté parodique prononcé permettant d'apprécier le film au 2° voir 3° degré, mais cet objet filmique est à conseiller en priorité aux fans de Godzilla, qui reviendra sûrement tout casser dans un nouvel opus que l'on peut espérer plus inspiré.

Résumé

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commentaires
Flo1
16/04/2024 à 15:05

Pour oublier les américains, le Japon passe à l’ère Millenium. Soit de quasi remakes des originaux, en gardant la tradition des costumes. Pour terminer sur un frappadingue « Godzilla: Final Wars » de Ryūhei Kitamura, pour les 50 ans du personnage… Carrément « Avengers » avant l’heure, avec un scénario prétexte à caser un tas de créatures – y compris le ‘Zilla de Emmerich, pour mieux l’humilier.
Mais avec aussi des sortes de Agents du SHIELD/Mutants/Sentaïs, et des extraterrestres ! Le pire c’est que c’est plutôt moche et soporifique, l’accumulation de références étant plus fatigante qu’excitante.

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