Critique : Le Monde fabuleux de Gaya

Premier long-métrage d'animation allemand entièrement en 3D, Le monde fabuleux de Gaya partage les mêmes qualités mais aussi et surtout les mêmes défauts que Pollux, le manège enchanté, premier film français de cette même catégorie sorti en début d'année.

Une fois de plus, les intentions de départ étaient fort louables : surfer sur une vague (l'animation 3D donc) qui a le vent en poupe tout en offrant aux yeux des spectateurs une formidable richesse visuelle au cours de péripéties qui empruntent à leurs homologues de chair et de sang. En l'occurrence, dans le cas du Monde fabuleux de Gaya, le scénariste cite en référence des films tels que La guerre des étoiles ou encore les Indiana Jones et semble ainsi se plaire à croire qu'une succession de périples empruntés à ces illustres modèles et appliqués au monde merveilleux de la technologie numérique actuelle suffira à divertir durant 90 minutes.

Hélas, une fois de plus, ce parti pris montre rapidement toutes ses limites. En l'absence de véritable traitement de fond à appliquer à l'histoire (si ce n'est l'alliance de deux groupes ennemis à la base), Le monde fabuleux de Gaya se résume assez rapidement à assister, passivement, aux différentes phases d'un jeu vidéo 3D depuis la course poursuite en ouverture jusqu'au combat contre le boss final en passant par la descente des rapides dans les égouts de la ville. Pour aussi réussi qu'il soit d'un point de vue technique, Le monde fabuleux de Gaya aurait peut-être mieux fait, plutôt que d'emprunter sans âme aux modèles réels, de s'inspirer davantage des concurrents virtuels (Pixar encore et toujours !), ou bien du premier long-métrage d'animation récompensé d'un Ours d'Or au festival de Berlin en 2002 : Le voyage de Chihiro dont le périple nippon est bien plus exaltant que sa version germanique.