Critique : Croisière

Marion Seandrei | 20 mars 2005
Marion Seandrei | 20 mars 2005

Le thriller se fait suffisamment rare dans l'hexagone pour qu'une initiative telle que Croisière soit saluée et intrigue. Ainsi, à la lecture du pitch, on se prend même à rêver d'un Calme blanc à la française. Erreur ! Car ici, point de Nicole Kidman et encore moins de créativité d'un metteur en scène talentueux (du moins à l'époque) comme Phillip Noyce. En effet, le premier long métrage de Natacha Cagnard a plutôt l'allure d'un film d'ados amateurs. En attestent l'indigence du budget et du scénario, les acteurs inconnus (pour longtemps !), ou encore la très mauvaise qualité de l'image.
Certes, le côté exigu du bateau et son atmosphère étouffante se prêtent bien au genre et l'intrigue parvient parfois à susciter quelque intérêt chez le spectateur, mais la chute – grotesque – vient achever, au bout de 1h30, le peu d'indulgence qui reste au spectateur. Mais le principal échec du film réside dans le traitement par-dessus la jambe du huis clos, composé de personnages caricaturaux (le Don Juan, la végétarienne coincée, la bimbo, liste non exhaustive…), et sans épaisseur dont l'évolution, au fil du drame, est sans surprise.
Croisière n'offre ni grosses trouilles, ni arrière-plan psychologique digne de ce nom, ni vrais fou rires, malgré un certain humour, et reste un fourre-tout sans consistance. On se demande alors comment ce film, alors qu'il est aujourd'hui si difficile pour les jeunes réalisateurs de trouver un financement, a pu faire partie des rares élus.

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