Critique : Crustacés & coquillages

Marion Seandrei | 10 mars 2005
Marion Seandrei | 10 mars 2005

Depuis leur rencontre en 1995, Olivier Ducastel et Jacques Martineau ne se quittent et nous offrent un cinéma de qualité, personnel et exigeant. Après Jeanne et le garçon formidable, Drôle de Felix et Ma vraie vie à Rouen, leurs précédentes collaborations, qui touchaient à des sujets aussi forts que le sida ou la quête de l'identité, ils s'essaient aujourd'hui à la comédie pure.

Les réalisateurs font, en effet, avec Crustacés et coquillages, le pari de dépoussiérer le genre du vaudeville, sans pour autant en snober les codes. Ainsi, les amants dans le placard, les quiproquos, les interludes musicaux, les rebondissements improbables ne manquent pas et le tout est relevé, et c'est là qu'est la modernité du film, par un humour sans tabou et une sensualité omniprésente. Les intrigues se nouent et se dénouent en quelques instants avec une certaine grâce, mais le scénario abracadabrant empêche l'émotion de s'installer réellement. Le réalisme n'est évidemment pas le propre du vaudeville mais ce qui passe au cinéma ne passe pas toujours au théâtre, et inversement… La comédie devient alors si légère qu'elle nous passe au-dessus. Dommage, car elle est servie par des acteurs haut de gamme: Gilbert Melki et Valeria Bruni-Tedeschi, qu'on ne présente plus, mais surtout Romain Torres et Édouard Collin, les surprenants ados de l'histoire.

En somme, si l'exercice de style de Martineau et Ducastel, est parfaitement maîtrisé, il est souvent victime des limites du genre.

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