Critique : Lolita malgré moi

Rien de neuf ou presque sous le « soleil » de la comédie teen-ager américaine. Sous ses allures de film plus cynique que les autres, plus mature, Lolita malgré moi garde la structure, les personnages et surtout les intrigues et rebondissements du cahier des charges bien sage de tout bon vieux teen movie qui se respecte. On prend donc les mêmes et on recommence : il y a le groupe des intellos, la rebelle, la belle et populaire reine du lycée (blonde, évidemment), ses deux faire-valoir, un beau garçon et la jeune fille innocente (comprenez la plus moche du lot). Tout ce petit monde reste inchangé ou presque depuis l'époque du Breakfast Club, de John Hughes, référence absolue du teen movie intelligent. Sauf que cette fois les adultes aussi sont de la partie, et les parents comme les profs sont presque plus déjantés que leurs élèves.

Lolita malgré moi nous fait ainsi naviguer dans un univers d'hypocrisie et de ragots avec des filles toutes plus jalouses les unes des autres. C'est le côté politiquement incorrect du film, celui qui est censé le démarquer des autres. Au menu : des stratégies machiavéliques et des insultes qui fusent, donnant un côté quelque peu rebelle à la chose. On sent qu'il n'en faudrait pas beaucoup pour que le récit se transforme en véritable jeu de massacre défoulatoire et même jubilatoire. Seulement voilà, Mark S. Waters n'est pas un réalisateur très inspiré (il l'était nettement plus dans son précédent opus, Freaky friday – Dans la peau de ma mère), et plus le film avance, plus les sacro-saintes règles du teen movie reprennent le dessus, à l'image d'un final où la morale sera sauve.
Risquant fort de passer totalement inaperçu au vu des mois de janvier et février chargés en bons films, Lolita malgré moi a tout de même de quoi séduire son public (les jeunes ados), ne serait-ce que par le charisme évident de son actrice principale, Lindsay Lohan, dont on n'a pas fini de voir la jolie frimousse sur nos écrans.