Critique : Victoire

Marion Seandrei | 19 décembre 2004
Marion Seandrei | 19 décembre 2004

Qui n'a pas rêvé, au moins une fois, de faire disparaître, de rayer de sa vie les fâcheux qui empoisonnent l'existence ? Victoire, elle, a décidé de passer à l'acte. Et c'est cette révolte intime que dissèque l'actrice-réalisatrice Stéphanie Murat dans son premier long métrage. Sa protagoniste, une jeune femme humiliée par son amant, torturée par son esthéticienne, écrasée par ses parents, (entre autres …), arrive à saturation et choisit le raccourci de la violence pour s'affirmer : elle tue.

Durant la première partie du film, le « nettoyage » de Victoire, ponctué de dialogues plutôt drôles, est jubilatoire. Puis, au fil des minutes, sourdent, plus graves, sa détresse et sa quête vitale d'épanouissement. Si Stéphanie Murat a eu l'idée excitante de parler avec humour noir de notre rapport aux autres et de la nécessité de s'en affranchir, le scénario s'avère rapidement répétitif, sans surprises, et la démonstration semble trop chétive pour tenir la distance d'un long métrage. En outre, les réflexions que soulève l'anti-héroine au fil de sa quête de soi n'aboutissent pas réellement, notre attention et notre empathie s'étiolent alors peu à peu, et le talent de Sylvie Testud, omniprésente et impeccable, n'y peut pas grand-chose.
Le premier opus de cette réalisatrice, qui ne manque ni d'idées ni de singularité, malgré ses faiblesses, laisse néanmoins espérer de futurs films plus aboutis.

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