Critique : L'Enlèvement

Stéphane Argentin | 26 octobre 2004
Stéphane Argentin | 26 octobre 2004

Présenté à Sundance en janvier 2004, sans doute grâce à la présence de Robert Redford en tête d'affiche, L'Enlèvement a bénéficié depuis (comme tous les films passant par la case Sundance) du label « film indépendant », lui assurant une certaine notoriété pour sa future exploitation en salles. Vaguement inspiré de faits réels (un riche homme d'affaires est enlevé et sa femme doit payer une rançon pour le libérer), L'Enlèvement déroule un récit des plus convenus, assorti d'un rythme d'une rare mollesse. Loin des cinéastes qui l'ont inspiré (Pakula, Coppola, Friedkin), le producteur et désormais réalisateur débutant Pieter Jan Brugge ne parvient jamais à transcender son prévisible récit, et surtout pas grâce à ses flash-back d'une extrême maladresse. Dans de telles conditions, le trio vedette Robert Redford / Helen Mirren / Willem Dafoe fait ce qu'il peut, c'est-à-dire presque rien. Volontairement laissé dans l'ombre, Dafoe n'est qu'une silhouette, un pion servant à faire avancer le récit. Redford, peu à l'aise, ne sait pas sur quelle émotion jouer, n'arrivant jamais vraiment à décider si son personnage est bon ou mauvais. Finalement, c'est Helen Mirren qui s'en sort le mieux, parvenant à dresser le portrait d'une femme blessée mais digne (son mari la trompe et elle le sait), qui dans l'horreur de la situation laisse passer des élans affectifs troublants. Sans sa performance subtile et la présence de deux autres stars masculines, nul doute que L'Enlèvement aurait très bien pu commencer sa carrière française directement en vidéo.

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