Critique : Mean Creek

Stéphane Argentin | 17 septembre 2004
Stéphane Argentin | 17 septembre 2004

À la lecture du synopsis, inutile de chercher bien loin de quel autre film, tiré d'un fait réel celui-là, se rapproche Mean Creek. Il s'agit bien sûr de Bully. Mais là où ce dernier n'y allait pas avec le dos de la cuillère, Mister Clark étant passé maître dans l'art de la provoc pour dévoiler au grand jour une Amérique d'ados dépravés, accros au sexe, à la drogue et à la violence, Mean Creek se veut beaucoup plus nuancé, mais pas pour autant moins dérangeant. Le début et la fin demeurent donc inchangés : une ouverture sur les comploteurs et le plan qu'ils ourdissent, et la culpabilité en conclusion. Et c'est finalement au niveau du noyau central que la différence se fait entre les deux films. En effet, dans leur périple nautique, les conspirateurs de Mean Creek vont peu à peu découvrir un nouveau visage à leur future victime, beaucoup moins « bête et méchante » qu'elle n'y laissait paraître de prime abord, qui les amènera alors à douter du bien fondé de leur punition.
Une réconciliation absente dans Bully, qui a le mérite de rendre ce film plus accessible que celui de Clark, sous réserve de l'acceptation d'une certaine crudité du langage, mais qui a aussi l'inconvénient d'occasionner plusieurs longueurs dans sa partie centrale. Tout cela est heureusement rattrapé par le talent des jeunes acteurs, une photographie à la limite du docu amateur, et une BO au classicisme à cordes, tous trois parfaitement en phase avec la gravité du thème abordé : la cruauté de l'adolescence poussée à son paroxysme.

S.A.

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