Antigang : la Relève - critique qui revient de la plage sur Disney +

Marvin Montes | 25 août 2023
Marvin Montes | 25 août 2023

Antigang : la Relève est la suite du sympathique mais oubliable Antigang. Le nouveau film de Benjamin Rocher, qui s'était déjà chargé du premier volet, perd en fun immédiat ce qu'il gagne en force émotionnelle. Pour le meilleur ? Réponse sur Disney+.

Disney Gang

Sorti en 2015, Antigang avait tout de la petite réussite inattendue que l'on aimerait voir (et critiquer) plus souvent entre l'action artisanale en pagaille, ses inspirations assumées et surtout une belle place accordée à un Jean Reno que l'on n’avait pas vu aussi en forme depuis un bon moment. Huit ans après le flop (totalement immérité) du film en salles, Benjamin Rocher revient aux affaires pour donner une suite à son efficace série B, cette fois directement sur Disney +.

Après un premier volet qui n'hésitait pas à basculer vers une certaine noirceur lorsque le besoin s'en faisait sentir, le passage de la licence dans le giron de Disney avait de quoi intriguer. Les premières images promotionnelles ne trompaient d'ailleurs pas : le nouvel Antigang semblait voué à s'épanouir dans un modèle bien plus accessible. Le challenge – consistant à faire dériver un petit morceau d'action énervée vers le divertissement ouvertement familial – était intéressant. Encore fallait-il le relever.

 

Antigang : la Relève : photo, Alban Lenoir, Cassiopée MayanceFamily Business

 

Pour ce faire, le réalisateur (également co-scénariste) choisit de faire table rase du passé : Antigang : la Relève s'affirme comme un reboot qui ne dit pas son nom. Terminé les errances tourmentées de Serge Buren/Jean Reno, c'est désormais Niels Cartier, sous les traits d'Alban Lenoir, qui occupe le centre de l'intrigue. 

Alors que s'amorcent les événements de La Relève, Cartier n'est plus un flic borderline, mais bel et bien un moniteur d'auto-école blasé. Traumatisé par la mort tragique de sa femme, survenue huit ans plus tôt, l'ancien protégé de Buren a tourné le dos à la police pour élever seul son adolescente rebelle Charlotte (qui aime se faire appeler Serge, comme son grand-père d'adoption). La réapparition des meurtriers de son épouse va toutefois pousser Niels, un tantinet rouillé, à reprendre du service.

 

Antigang : la Relève : photo, Alban LenoirDure la reprise

 

Trop jeune pour ces conneries

Après une séquence d'introduction plutôt expéditive, Antigang : la Relève assume immédiatement son basculement de dynamique, en capitalisant au maximum sur le duo Alban Lenoir-Cassiopée Mayance. Plus vraiment le polar qu'il était, le second volet d'Antigang semble vouloir chasser sur les terres du buddy-movie à travers sa relation père-fille légèrement dysfonctionnelle. 

Dans l'action comme en dehors, les joutes verbales entre l'adolescente et son père totalement dépassé s'enchainent et font souvent mouche, malgré un excès certain (les dialogues articulés autour d'un hypothétique petit-ami arracheront tout de même quelques sourires). Petite ombre au tableau de l'écriture : la tendance incompréhensible de Charlotte à se mettre sans cesse en danger aura de quoi exaspérer plus d'une fois. En effet, la désobéissance manifeste de la jeune rebelle fait régulièrement office de justification paresseuse au déroulé de la narration. Les clichés ont la vie dure.

 

Antigang : la Relève : photo, Cassiopée MayanceElle va encore faire n'importe quoi : le film.

 

Cependant, derrière la superficialité de façade, Antigang : la Relève relate, grâce à la complémentarité de son duo dynamique, une véritable histoire d'acceptation commune du deuil. Et c'est ici que le film parvient à surprendre, en n'hésitant pas à placer son action en retrait pour laisser la place à des séquences réellement touchantes, comme après l'enlèvement de Charlotte.

Comme les deux liquides formant un mélange instable au centre du scénario, le père et la fille doivent retrouver l'équilibre pour ne pas faire voler en éclat leur entente. Nous pourrons trouver ce symbolisme un peu lourdaud, ou alors juste sincère et efficace.

 

Antigang : la Relève : photo, Jean Reno, Alban LenoirLe yin et le yang, vous connaissez.

 

Tolérance zéro 

Et finalement, au milieu de ce parcours affectif vers une vie meilleure, l'action trouve-t-elle toujours sa place ? Oui et non. D'abord parce que le film comporte bien quelques pics d'intensité marquants (une empoignade dans un magasin de sport et une séquence d'attaque de fourgon blindé). Réussies et toujours ludiques, ces quelques séquences permettront d'apprécier l'implication toujours impeccable d'Alban Lenoir, encore une exception hexagonale réjouissante sur son créneau d'acteur à la  dimension physique bien réelle.

La scène du Decathlon, et son emploi de l'environnement que ne renierait pas un chorégraphe de Kung-Fu Comedy, rend parfaitement justice à son acteur principal, toujours fringant sur un point d'équilibre entre détachement comique et vraie brutalité. Problème : ces instants où le rythme s'emballe se font finalement assez rares sur la durée du métrage, pourtant assez ramassée au vu des standards actuels.

Le segment final de l'hôpital, qui voit l'ensemble de l'antigang reprendre du service (y compris Jean Reno, après quelques apparitions léthargiques) se montre, par exemple, particulièrement timorée, et nous ferait vite regretter l'introduction parfaite du précédent volet. Malgré quelques soubresauts, c'est un peu maigre pour une suite d'Antigang.

Antigang : la Relève est disponible en exclusivité sur Disney + depuis le 25 août 2023

 

Antigang : la relève : affiche

 

Résumé

En choisissant de placer l'action pure en retrait, Antigang : la Relève réussit plutôt bien sa mue, mais oublie en chemin certaines des plus grandes qualités de son prédécesseur. Un divertissement agréable malgré tout.

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Lecteurs

(2.2)

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commentaires
Meumeu
06/12/2023 à 22:05

Quelle daube ce film, moi qui m'attendait à un vrai film d'action, enfin bon c'est du Disney

Miami81
17/09/2023 à 23:46

Un film assez fun avec un casting sympathique et de bonnes idées comiques.
Rayon action, les scènes sont réussies, mais elles manquent un peu.

ABDK17
31/08/2023 à 21:36

Alban Lenoir devient le Jason Statham français.

RVP
28/08/2023 à 22:00

J"ai Disney ,impossible de trouver Antigang ?

LoloElfe77
26/08/2023 à 11:18

Je tiens à préciser également que c'est un film de pote : Alban LENOIR, Sébastien LALANNE (que l'on retrouve très souvent au générique des films d'Alban), Stefi CELMA, et le petit passage de tête de Simon ASTIER... C'est pas un grand film mais ça reste proche de ce qu'Alban aime faire (force mustang)

Roxy
26/08/2023 à 10:12

Pour info le premier Antigang est un remake du film anglais The Sweeney...

Jacky Sunday
26/08/2023 à 02:58

Vous êtes bien gentils. Sûrement à cause de la présence d'Alban Lenoir que tout le monde aime bien. Je le demande bien pourquoi d'ailleurs. Il ne joue pas très bien et n'a tourné que dans des nanards. Cette suite est une purge, les acteurs sont mauvais, tout est téléphoné, on a déjà vu tout les gags dans des buddy movies ricains, la gamine est insupportable. Et vous ne notez pas le fait que le personnage de sa femme n'est plus joué par la même actrice.
J'ai vu les 2 volets d'affilé. Et bien je préfère encore le 1. C'est dire...

Redwan78
25/08/2023 à 21:32

Alban Lenoir est en train de devenir l'action man français. Le film est sympa. Un poil meilleur que le 1er.

Andarioch1
25/08/2023 à 19:16

Donc Disney essaye de piquer Lenoir à Netflix?
Quand est-ce que le studio aura une idée originale?

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