Capone : critique hardie

Simon Riaux | 16 octobre 2020 - MAJ : 06/09/2021 10:15
Simon Riaux | 16 octobre 2020 - MAJ : 06/09/2021 10:15

Promu réalisateur geek et prometteur avec le sympathique Chronicle avant de chuter bruyamment à l’occasion des Les 4 Fantastiques, film maudit dont il sabordera la promotion, jusqu’à devoir se retirer de la réalisation d’un spin-off de Star Wars, Josh Trank revient avec Capone, pour conjurer son embarrassante image de petit prodige pyromane. Le film est disponible en DVD, Blu-ray et VOD depuis le 15 octobre et sur Amazon Prime depuis le 6 septembre.

CRADE CAPONE

Sur le papier, on comprend ce qui, à de multiples niveaux a pu attirer le metteur en scène dans ce projet, qui paraît autant faire écho à une certaine dimension de son parcours, que lui offrir une surface à même d’attirer à lui l’attention du Tout-Hollywood. Biopic dépressif, Capone retrace la fin de vie du célèbre criminel américain après sa sortie de prison. Mythique, mais brisé par l’incarcération, une maladie qui le transforme en ours dégénéré et mutique, le colosse s’effrite et sombre dans la folie, sous les yeux de ses proches, entre désolation et dégoût. 

 

photo, CaponeLes vieux jours d'Uncle Bane

 

Sans doute une nouvelle fois ravi de pouvoir se déguiser comme un gosse, faire des trémolos à n’en plus finir en mitraillant des alligators, Tom Hardy se Hardyse hardiment... au détriment du film. En effet, à force de fastidieux efforts pour disparaître derrière son personnage, l’acteur n’en est que plus visible, que plus grossier et caricatural. Sa performance provoque ainsi une gêne palpable tant son casting paraît contreproductif, entre errements cabotins et répliques psalmodiées avec la grâce d'un épagneul mâchant du gravier.

Ajoutons que l’artiste n’est en rien aidé par un scénario beaucoup trop complaisant. Peut-être pas assez pédagogue pour qui n’est pas précisément au fait de la vie du mafieux, ou tout simplement conscient de l’aura qui est la sienne aux États-Unis, le récit ne parvient jamais à articuler déprédation organique et mort symbolique. Par conséquent, on est ainsi brinquebalés de séquences pseudo-oniriques à la grammaire terriblement attendue et chronique d’une dégradation pathétique, entre fuites scatos et pétages de boulard attendus. 

 

photo, Tom HardyHashtag gueule de bois

 

MAFIA BLUES

Mais le plus navrant demeure encore le travail de Josh Trank à la caméra, qui paraît sans cesse enivré par son sujet et par son comédien principal, sans jamais parvenir à en dire quoi que ce soit. S’identifie-t-il à cette figure éclatante du crime, soudain voué aux gémonies, condamné à pourrir sur pied alors que ses vieux démons le hantent ? Interroge-t-il la notion de célébrité, de reconnaissance ? Se risquait-il à un geste de cinéma un peu cynique, espérant proposer un matériau à Oscars opportuniste et susceptible de lui servir de ticket pour la rédemption hollywoodienne ? 

Sans doute un peu de tout cela, mais ces questionnements importent d’autant moins que jamais le cinéaste ne parvient à établir une claire intention quant à sa mise en scène. Dès lors, impossible de se passionner pour ce récit prévisible, mécanique et désincarné. Une absence de chair flagrante et moribonde, à fortiori quand la caméra s’attarde complaisamment sur les conséquences excrémentielles d’un anti-héros aux intestins aussi lâches que l’intrigue qui le dessert. 

 

Affiche

Résumé

La chute du colosse Capone se transforme devant la caméra de Josh Trank en un festival de cabotinage poussif et complaisant.

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commentaires
Fonse
18/10/2020 à 23:46

Tom hardy fait parti des plus grand noms du 7-e art ouiiii Bronson , Bane ,Max rockantanski , Fitzgerald , Forest bondurant , mad Max revenant les hommes sans loi dark knight rises warrior Legend Venom , boloss que vous éte c’est un boss Hardy

Francis Bergeron Eskis
18/10/2020 à 16:21

Tom Hardy est un très grand acteur qui fait avec ce qu'on lui propose et interprète très bien chaque rôle.Selon moi une suite de ce film sur la vie de Al Capone en pleine forme et biographique pourrais justifier ce film.Tom Hardy assis tout le long cela le nuit!

Pascontente
18/10/2020 à 11:09

Pour l'hebdo geek youtube : apparemment, t'as quelques films à rattraper. Je te conseille Bronson, legends. Même son rôle secondaire dans the revenant est memorable. Mon favori reste qd même Bronson, film sur le plus ancien détenu du Royaume-Uni. À moins que tu n'aimes tout simplement pas tom Hardy. T'as le droit mais dans ce cas, ne dis pas qu'il n'a joué aucun rôle mémorable.

adr
18/10/2020 à 08:36

enorme potentiel mais ratage total !!

Coco puant
17/10/2020 à 01:33

Pas de budget gouttes de sueur dans ce film ? T Hardie ne l'a pas exigé ? Tout se perd.

L'hebdo geek youtube
16/10/2020 à 23:44

Tom hardy a joué des '' grands roles''?... C' est nouveau ça ????

exmor
16/10/2020 à 21:45

Peut-être que beaucoup de gens vont enfin s'apercevoir à quel point Tom Hardy est un mauvais acteur

Roro
16/10/2020 à 16:26

..." Un grand rôle de plus pour Hardy" ? Ah bon ? Moi je trouve que c'est un piètre acteur et je ne m'explique pas sa carrière... Comme quoi !

En tous cas peut-être que Trank est lui aussi surestimé finalement ?

Hank Hulay
16/10/2020 à 15:28

Laurel est Hardy.

c'est dit !

alulu
16/10/2020 à 15:01

J'étais un peu septique et curieux de comment Tom Hardy allait aborder le rôle. Je n'ai pas eu la même impression. Je trouve même qu'il n'en fait pas des tonnes surtout que le vrai Capone, si ma mémoire est bonne, était bien barré, paniquait pour un rien sur des insectes. Là, c'est à peine si on l'entend, marmonne plus qu'il ne parle. Bref, j'ai oublié l'acteur. Après, le film n'est pas bien développé, l’enquête est anecdotique et n'apporte rien au final, la relation père fils aussi et ne sert quasiment à rien sauf pour une scène qui vient conclure le truc. Il y a deux passages intéressants qui sortent du lot, celui avec Louis Armstrong, qui m'a fait pensé bizarrement à Shining et l'autre ou il pète un plomb en couche culotte. Ce n'est pas le film du siècle mais deux étoiles me semble sévère.

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