SHOOT FIRST, THINK NEVER
Et si on greffait deux gros guns à Daniel Radcliffe, en l’affublant d’un calebute crado, de pantoufles immondes et d’un vieux peignoir ? Voilà sans doute la pensée disruptive qui présida à la naissance de Guns Akimbo, film au concept aussi débile que réjouissant. Issu du cerveau de Jason Lei Howden, ancien technicien d’effets spéciaux déjà auteur de Deathgasm, le film a titillé la curiosité de nombreux spectateurs dès le dévoilement de son synopsis, avant de transformer l’essai avec une bande-annonce tonitruante.
Malheureusement, si le métrage fait tout son possible pour nous accrocher dès son ouverture, à coups de mouvements de caméras épileptiques, de montage frénétique, d’effets clipesques anarchiques (de néons en surimpressions en accélérés puis en ralentis), on s’étonne de le voir patiner autant pour installer un point de départ dont l’absurdité invité à la vélocité. Il faut ainsi plus de vingt minutes pour qu’une intrigue, pourtant aussi épaisse qu’un auriculaire d’anorexique, nous présente des personnages terriblement creux, et se décide à abattre ses premières cartouches.
Une badass sachant badasser doit savoir badasser sensas
Et même quand le scénario sort les gros calibres et accepte enfin de trouer du figurant, les trous de balles ne masquent pas le vide intersidéral de ce récit, transformé en très banale course-poursuite, animée par des enjeux transparents (à base de kidnapping de copines, de prédations d’alpha-meuf turbo-shootée mais sexy quand même), et incarnée par une galerie de personnages caricaturaux à l’extrême.
De nerds poisseux en vilains geeks tatoués, le film déploie malgré lui une vision ultra-réactionnaire de la culture numérique, d’autant plus désagréable qu’elle veut maquiller son fond rance à coups de pirouettes stylisées terriblement ringardes.
Posez cette moustache tout de suite monsieur
SULFATEUR PRÉCOCE
Mais on pardonnerait aisément à Guns Akimbo de ne pas avoir grand-chose à raconter, s’il tenait sa promesse de nous farcir le cerveau d’images hallucinées, de situations rocambolesques et d’action brutale. Malheureusement, son réalisateur est emblématique de certaines dérives plastiques, renforcées par une multiplication des canaux de diffusion, aboutissant de la part des diffuseurs à tenter de faire feu de tout bois. Avec son pedigree de techniciens rompu aux effets spéciaux, Jason Lei Howden apparaît logiquement comme un démerdard accompli, capable de transformer un micro-budget en festival de pyrotechnie suintant le cool.
Sauf que savoir fabriquer des images n’induit pas nécessairement de parvenir à raconter quelque chose avec. C’est terriblement criant dans Guns Akimbo, où jamais les rodomontades de la caméra, ni les soubresauts du montage ne cherchent à transmettre une idée ou une émotion. Par conséquent, le film n’intéresse jamais et cesse rapidement de divertir, pour générer le même spectacle pénible qu’un enfant hyperactif tentant d’assembler un château de carte au milieu d’une rave party cannibale.
« Un suppsitoire vous dites ? »
Quant à la capacité à transcender un petit budget, là aussi, le metteur en scène se révèle tragiquement incompétent. A vouloir singer certains morceaux de bravoure popularisé par John Wick et ses clones, il les exécute si pauvrement qu’il en raye le cristallin du spectateur. Pire, le montage ne réussit jamais à dissimuler les trous béants du script, et la pauvreté de la scénographie, condamnant le film à se truffer de plans de coupe répétitifs et grossiers, dévoilant les spectateurs voyeuristes des mésaventures du héros, soulignant finalement l’absence de transitions réfléchies en amont.
Unique motif de satisfaction : la prestation de Daniel Radcliffe. Oubliant sans doute que la réussite de Swiss Army Man n’était pas étrangère au fait qu’il interprète un cadavre, le réalisateur se risque ici à lui confier un rôle d’humain, doté d’un cœur et d’une gamme honorable d’émotions. Prétendre qu’il nous propose ici autre chose qu’une curieuse imitation de limande en overdose d’ibuprofène serait mentir, mais son constant décalage et cette mine ahurie de gentil poivrot qu’il trimballe avec témérité provoquent une sorte d’arythmie étrange, comme une stase temporelle, un abri pour le spectateur sidéré qui se demanderait où dans cette apocalypse fluo a bien pu se nicher l’humanité de ses auteurs.
Guns Akimbo sera disponible sur Amazon Prime Video en France dès le 23 mars 2020
Et mince, donc il vaut mieux se refaire Stretch de Carnahan ou les 2 hyper tension.
J’ai trouvé ça sympa perso. Pas un bon film, pas un mauvais non plus. C’est du bon ciné indé d’action quand on a rien à regarder. Y a un côté punchy pas déplaisant qui rappelle Borderlands parfois.
Clairement le pitch était cool ça prometé du lourd et du dingue finalement ça fait pshitt c’est pas nul mais la réalisation c’est du vu et revu le pauvre Radcliffe porte le film sur ses épaules il est bon clairement mais le scénario pas a la auteur de sa prestation … Aucune scène mémorable aucune trouvailles Visuel on est devant un petit ratage . Après ça reste quand même regardable deux trois dialogue et scène son marrante . Parcontre dans ce genre de film faut arrêter de foutre du hard Rock ou de l’électro claqué de ouf ça fait mal au crâne
« dont l’absurdité invité à la vélocité. »
Faut se relire parfois…
Du coup j’ai envie de voir ce que donnerait un enfant hyperactif tentant d’assembler un château de carte au milieu d’une rave party cannibale