Sang Froid : critique refroidie
Sang Froid, ce soir à 21h05 sur France 3.
Depuis Un chic type en 2010, Hans Petter Moland bâtit lentement mais sûrement une filmographie amère et décalée. Peut-être désireux d’accélérer un peu l’avancement de cette dernière, c’est lui qui signe le remake de son dernier film. Le Refroidis de 2014 sert donc de base au Sang Froid de 2019, tandis que Liam Neeson y remplace Stellan Skarsgård.
ON NE CHANGE PAS UNE ÉQUIPE QUI PERD
Et c’est bien là tout le problème. Désireux d’amener sa mise en scène rigoureuse, son sens de la photographie (souvent renversant) au plus grand nombre, Molland a sciemment gommé ce qui faisait le sel de son original. Les outrances ont quasiment toutes disparu, l’humour se fait beaucoup plus timoré, et tous les personnages ont perdu en finesse, mais surtout en bizarrerie.
Une javellisation d’autant plus dommageable que le casting réuni est des plus compétents et appréciables, du moins sur le papier. Dans les faits, c’est plus compliqué, tant la formidable galerie de seconds rôles réunis paraît s’être concertée dans le but d’éviter à tout prix le claquage cérébral (à l’exception de William Forsythe, aussi délectable qu’à l’accoutumée).
Liam Neeson et un chasse-neige (à gauche)
Enfin, le principal souci vient de Liam Neeson, immense acteur reconverti depuis une dizaine dans l’équarrissage de minorités kidnappantes. L’artiste a la gentillesse de nous offrir plus que le service minimum qu’il réserve habituellement à ses navrantes réminiscences Seagaliennes. Mais il ne suffit pas de se fendre d’un sourire en coin et de deux mimiques de Droopy pour effacer une décade de castagnes paresseuses, et l’image du comédien parasite malheureusement Sang Froid, diminuant la belle étrangeté de ce personnage de vengeur dépressif et décalé.
Se faire tripoter le bouton, toujours un plaisir
PLUS BLANC QUE BLANC
Si Hans Petter Moland a clairement échoué à conserver sa tonalité propre, le cinéaste reste plus exigeant côté mise en scène. Et pour une nuée de dialogues génériques interprétés par des syndicalistes de la réplique en doudoune, on a heureusement droit à plusieurs jolies saillies visuelles. L’image n’est ici jamais prise en défaut, tant on sent le réalisateur attaché à toujours soigner photographie, composition et découpage.
Liam Neeson, prenant soin de sa carrière
On appréciera particulièrement le traitement des couleurs. Déjà maître de sa palette chromatique dans Refroidis, Hans Petter Moland relève à nouveau un défi complexe, aux résultats souvent ingrats : donner du caractère à un univers où le blanc règne en maître.
Ainsi, pour générique et glacé qu’il soit, Sang Froid se suit absolument sans déplaisir, et fonctionne à la manière d’un piano mécanique parfaitement réglé, tristement bloqué sur une vieille chanson paillarde. Une expérience dispensable donc, mais jamais désagréable.
Lecteurs
(2.8)18/09/2023 à 16:01
Rarement vu un film aussi nul
21/05/2022 à 23:33
Anecdotique mais sympathique
06/12/2021 à 14:07
Auto-remake pour détourner un film d'action/vengeance sanglant avec Liam Neeson... Et faire du Frères Coen ("Fargo" bien sûr) ou Tarantino, avec digressions de maffieux et humour reposant sur les décalages insolites.
Avec en prime une revanche de peuple Natif, ce qui faisait un bon double programme sur France 3 avec "Hostiles" la semaine d'avant.
03/12/2021 à 21:16
Ça fait bien longtemps que Liam Neeson est devenu has been et prévisible à force de toujours interpréter le même rôle. Dommage, car ce n'est pas un mauvais acteur...
03/12/2021 à 17:47
Pas emballé.
03/12/2021 à 01:59
Sauf que c'est pas ce film qui est passé sur france 3 mais un film français avec Thierry Lermitte, c'était étonnant aussi un film de 2019 sur cette chaîne.
03/12/2021 à 00:51
Il y a longtemps que cet acteur joue le même personnage sans saveur et oubliable...Quel gâchis!
24/02/2020 à 16:29
Nul, j'ai arrêté aux 2 caïds qui s'embrassent dans la voiture...
07/07/2019 à 22:29
Je suis en train de le regarder c est nul nul nul nul nul nul nul nul nul nul nul nul nul nul nul nul!!!!!!!
28/03/2019 à 02:06
La salle*