Budapest : critique qui a les dents du fond qui baignent
Budapest est ce soir à 21h05 sur CSTAR
Débarquant quelques années après les succès planétaires des comédies de poivrots snackées au jus de gonades défraichies, Budapest entend surfer sur le souvenir des Very Bad Trip et autres Projet X. Emmené par trois fleurons de la lolance hexagonale Jonathan Cohen, Monsieur Poulpe et Manu Payet, et le réalisateur Xavier Gens .
VERY BAD BORAT
La première évidence qui frappe le spectateur, c’est la ringardise de l’entreprise. Non seulement ses modèles ont rincé le sujet et n’appelaient pas de retour nostalgique, mais le spectacle de troupes d’"enfultes" s’alcoolisant à mort, avant d’aller à la chasse aux MST et à la mauvaise cocaïne est un spectacle dont on comprend mal l’intérêt.
Quand quantité d’autres productions à base d’outrance et d’humour trash ont bien compris que le premier ressort comique en demeurait les conséquences, ou la gêne précédant le cataclysme, Budapest se repaît de ses stéréotypes lourdingues (les Hongrois sont essentiellement des dégénérés, des criminels de guerre, des putes, ou les trois).
Problème évident, le spectateur n’a nulle part où placer son empathie durant l’ensemble du métrage. Nos héros sont deux salopards cyniques, manifestement handicapés par une toute fraîche lobotomie, leurs clients la preuve de l’échec systémique du Darwinisme, et leur interlocuteur local une sorte de balais à chiotte admirablement bien déguisé en humain.
Dans un mouvement embarrassant d’hypocrisie, le scénario fait mine dans son dernier acte de confronter ses personnages à leurs excès. Mais à vouloir bouffer à tous les râteliers, le film ne délivre qu’un gros rot saturé de cynisme.
FRENCH TOUCHE
Reste que Xavier Gens n’est pas un manchot, et s’efforce de dynamiser visuellement le récit. Et si le résultat frise souvent l’hystérie, s’avère souvent aussi distingué qu’un régiment de Spetsnaz lâché dans un bordel à soldats une nuit de pleine lune, il s’avère également plus ludique que la moyenne des comédies françaises.
Qu’il pousse le tempo du montage au maximum le temps d’un bref échange à la réception d’un hôtel ou travaille sa photographie pour décupler l’atmosphère d’épaisse crétinerie qui envahit l’image, Xavier Gens emballe une comédie qui a parfois de la gueule et ne ressemble jamais à une sitcom sous Tercian.
À quand un rôle à sa mesure pour Alice Belaïdi ?
De même et en dépit de rôles aussi détestables que sous-écrits, Manu Payet et Jonathan Cohen insufflent l’énergie comique qui est désormais leur signature, grâce à un duo attendu (demeuré naïf contre salopard hilare) mais plutôt irrésistible. On sera plus sceptique quant à la partition de Monsieur Poulpe, qui parfait sa carrière de thermomètre du néant.
Son rôle symbolise à lui seul les actes manqués du film, qui lance ponctuellement des pistes intéressantes (comment s’assurer que les clients retrouvent volontairement leurs pénates) avant de les abandonner.
Lecteurs
(2.3)27/04/2022 à 09:39
NUL
25/04/2022 à 10:13
Le nouveau Citizen Kane
22/04/2022 à 13:01
Se laisse regarder et franchement ce n'est pas au niveau d'Eric et Quentin il ne faut abuser non plus . Par contre Monsieur Poulpe est trop mignon .
22/04/2022 à 10:21
Quand je parlais de thermomètre du néant c'était évidemment une référence à l'humour décalée et souvent potache exceptionnelle de Mr Poulpe, dont je suis fan des première heures.
PS. Pour les 2 étoiles, t'avais qu'à pas me refuser cet autograffe en 2008, cheh.
22/04/2022 à 10:16
Air smoking dans son canapé simili cuir en écrivant son article
Budapest est très amusant, et poulpe fait un très bon travail !
22/04/2022 à 10:16
Attention aux cristaux de spermes...
22/04/2022 à 10:15
J'ai trouvé la critique à l'image du film
21/04/2022 à 15:23
"À quand un rôle à sa mesure pour Alice Belaïdi ?"
Depuis, elle est heureusement dans Hippocrate.
20/04/2022 à 21:44
C'est con, c'est lourd, c'est mal joué, c'est mal écrit. Un remake de Very bad Trip écrit par un générateur autooqui serait resté sous Giscard
30/10/2021 à 11:35
Le film a des qualités.
L'image travaillée, quelques idées de mise en scène, les acteurs.
La critique, désolante de pudibonderie, semble néanmoins l'admettre.
Demeure la fin expédiée en 15 minutes mais qui semble interminable.