Cannes au futur antérieur

Box-office français du 21 au 27 mai 2014

X-Men : Days of the futur past caracole sans surprise en tête tout en faisant déjà beaucoup mieux que X-Men : le commencement, premier volet de ce reboot / préquel (on s'y perd un peu) qui avait lui aussi enchanté la planète comics avec 937 704 entrées en première semaine. On peut donc raisonnablement penser que ses 2 103 509 entrées enregistrées au final seront avalées sans coup férir.

En face de ce poids lourd on trouve deux films cannois aux fortunes différentes. Le premier est Deux jours, une nuit. Les frères Dardenne semblent partis ici pour améliorer leur meilleure marque réalisée avec leur précédent film, Le gamin au vélo qui avait engrangé en première semaine 107 763 entrées pour terminer sa carrière à 648 642 entrées. On notera toutefois que ce parcours s'était décidé sur 172 copies (première semaine) alors qu'ici Diaphana aligne d'entrée 310 copies pour une moyenne tout juste satisfaisante de 705 spectateurs par copie. Résultat : Dardenne + Cotillard = 800 000 entrées max.

Du côté de Cronenberg c'est plus que bof. Maps to the stars se contentant d'une moyenne par copie famélique dans la lignée de Cosmopolis qui avait terminé sa course à 355 155 entrées. Il faut dire que l'affiche n'aura pas aidé le spectateur à faire son choix. On espèrera toutefois que le Prix d'interprétation féminine obtenue à Cannes par Julianne Moore lui permettra de passer une meilleure deuxième semaine. Sait-on jamais.

Pour le reste, on retiendra que les trois autres films cannois sortis la semaine dernière ne sont pas non plus au mieux. Hors classement d'abord, La chambre bleue d'Amalric qui, sorti le vendredi 16 mai dernier, perd tout de même 14% de ses spectateurs sur pourtant une semaine complète d'exploitation et 15 copies de plus. Le film ne devrait pas dépasser les 160 000 entrées (97 555 aujourd'hui). On est loin des scores de Tournée et ses 536 307 entrées au final.

Grace de Monaco ensuite qui confirme sa première semaine désastreuse, le public ayant donc bien assimilé qu'il avait affaire ici à l'une des plus belles purges de l'année. Dans ces conditions, on a beau s'appeler Gaumont, c'est compliqué de réaliser des miracles. Et puis le film s'est bien vendu à l'internationale sans oublier que l'on a bien fait ch*** les frères Weinstein. Le contrat est rempli.

The Homesman enfin qui affiche une belle progression mais en trompe l'œil. Rappelons en effet que le dernier film de Tommy Lee Jones est sorti le dimanche 18 mai dernier. On pourra d'ailleurs s'en étonner même si l'on peut deviner qu'EuropaCorp aura voulu surfer sur l'exposition médiatique que représente généralement une montée des marches cannoises. Sauf que cette année avec sa sélection en demi-teinte qui n'a passionné quasiment personne, même pas les festivaliers eux-mêmes, The Homesman s'est mangé un joli mur appelé indifférence. Résultat, une « première » semaine décevante qui permet déjà d'augurer une fin de carrière en dessous des 500 000 entrées, assez loin des 613 603 de Trois enterrements pourtant sortis il y a 9 ans (p*** neuf ans déjà) sur quasiment le même nombre de copies.  

Pour le reste, les comédies françaises continuent à tracer leur chemin. Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu reprend sa marche en avant après un gros trou d'air la semaine dernière et fait péter les 8 millions d'entrées. Barbecue envisage sereinement le million et demi d'entrées et Babysitting les 2,2 millions.

Quant à Godzilla, il s'effondre lamentablement au grand désespoir de notre Simon Riaux national. Encore un coup du nucléaire français.