Hotel Artemis : critique castagnapocalypse
Jodie Foster, Dave Bautista, Sofia Boutella, Sterling K. Brown, Jeff Goldblum, Charlie Day et Zachary Quinto sont dans un hôtel dédié aux criminels, dans un Los Angeles futuriste en plein chaos, au bord de l'apocalypse. Que se passe t-il ? C'est le premier film de Drew Pearce, co-scénariste d'Iron Man 3 également passé sur la saga Mission : Impossible, qui s'amuse avec un thriller entre John Wick et Strange Days.
HÔTEL CALIFORNIA
Impossible de ne pas penser à l'hôtel Continental de John Wick face à l'hôtel Artemis. Logé dans les ruelles mal famées d'un Los Angeles aussi futuriste que lugubre, l'établissement cache un étage ultra-sécurisé, réservé aux membres très exclusifs d'un club composé de criminels de premier ordre, lesquels peuvent venir être soignés grâce à une technologie de pointe. Avec des règles claires : interdiction de se battre, de tuer ou de porter des armes, au risque d'être exclu.
Peu ou prou le code de conduite des assassins dans John Wick et John Wick 2, et l'une des facettes les plus amusantes des films avec Keanu Reeves. Co-scénariste d'Iron Man 3 également passé sur la saga Mission : Impossible, Drew Pearce signe ici son premier film, épaulé par un casting en or. Autour de Jodie Foster, de retour en actrice après Elysium et 5 ans d'absence, il y a Dave Bautista, Sofia Boutella, Sterling K. Brown, Charlie Day, Jeff Goldblum ou encore Zachary Quinto, rassemblés pour donner vie à une galerie de personnages décalés, réunis dans cet hôtel pas comme les autres pour quelques heures de chaos sanglant et sans fin.
Jodie Foster, maîtresse de maison
NO FIGHT CLUB
Attention à ne pas attendre de ce Hotel Artemis un film d'action survitaminé à la John Wick ou à la Atomic Blonde, où tout tourne autour de scènes de castagne dures et extrêmes, et d'une caméra qui s'attarde sur la brutalité des cascades. Ici, la baston compte moins que la tension, et le chaos est plus diffus. Il sera moins question d'en mettre plein les yeux dans un grand mouvement cartoonesque ou ultra-violent, que de plonger le spectateur dans un futur bizarroïde et rétro-futuriste.
En arrière-plan, tandis que se prépare l'apocalypse entre les murs tapissés de moquette de l'Artemis, Los Angeles est remuée par de violentes émeutes suite à un soulèvement du peuple face aux puissants. La violence gronde en fond et se rapproche, alors que se mettent peu à peu en place les pièces et pions du jeu de massacre. Entre les secrets des uns, les obsessions des autres et les missions à assurer, la partie est tendue.
Parce qu'il a d'autres ambitions et n'en a pas les moyens de toute façon (Hotel Artemis a coûté 15 millions, deux fois moins que le premier John Wick ou Atomic Blonde), Drew Pearce ne se concentre donc pas sur l'action et ne cherche pas à rivaliser avec les concurrents sur ce terrain. Ce sera une source de frustration pour ceux qui attendait une sorte de Shoot' Em Up ou The Raid, mais une agréable petite surprise pour ceux qui se laisseront embarquer dans cette aventure qui ne ressemble à à peu près rien.
"Toi, je vais t'éclater la face avant la fin du film"
ART DECONNE
Hotel Artemis amuse d'emblée par son atmosphère et son univers. L'hôtel rétro-futuriste semble tout droit sorti d'une histoire à la Agatha Christie, avec ses moquettes, ses vieilles lampes, ses tapisseries ridicules et ses lumières basses. Le film s'amuse avec les stéréotypes, de la femme fatale (Sofia Boutella et sa robe rouge absurde) au costard cravate (Sterling K. Brown) en passant par la vieille dame ronchonne (Jodie Foster, grimée en mamie asséchée). Il les brise d'autant mieux qu'au-delà de jouer bien évidemment avec les clichés, il replace l'histoire dans un univers futuriste.
Les chambres poussiéreuses cachent des appareils médicaux incroyables, et les vieux placards, des serrures ultra-modernes. Ce grand écart entre les couloirs de grand-mère et les écrans du futur donnent un petit vertige à Artemis. A tous les niveaux, la direction artistique est séduisante, et chaque recoin de décor prend vie en quelques images. Qu'une porte s'ouvre avec une technologie moderne tandis qu'une autre s'active avec un bouton cachée comme dans le manoir de Cluedo, et cet hôtel prend des airs d'attraction amusante.
Sterling K. Brown dans le couloir de mamie-gangster
Hotel Artemis bénéficie aussi d'un casting qui rivalise de charisme, et tire le meilleur de rôles globalement peu creusés. Si l'infirmière incarnée par Jodie Foster souffre d'une grosse lourdeur en terme de ficelles dramatiques, et se révèle la moins intéressante, le film gagne une somme de petits instants tour à tour drôles et touchants grâce notamment à Sofia Boutella, Sterling K. Brown, Charlie Day et Dave Bautista.
Avec en plus quelques saillies bien violentes, et une tendresse inattendue qui prend peu à peu sa place dans l'intrigue, Hotel Artemis est un film étrange, curieux, sorti de nulle part avec une foule d'envies et d'idées. La plupart ne sont pas exploitées autant qu'elles le mériteraient, l'atmospère apocalyptique qui s'empare des rues et le parallèle avec le déséquilibre social des puissants membres du club reste trop esquissé, et le grand huit espéré retombe finalement bien vite dans le climax. Mais au-delà de ces défauts et ratés, le premier film de Drew Pearce tente quelque chose de très amusant et excitant, qui étonne et charme. Et qui mérite un petit coup d'œil pour tout amateur du genre.
Lecteurs
(3.8)07/01/2019 à 23:20
Typiquement le film de genre malhonnête et prétentieux qui est tout sauf un bon film de série B. Concept de l'hôtel pas du tout exploité, scénario creux, héros du film aux motivations inexistantes, aucune émotion ne se dégage de ce film à part la consternation totale devant une Jodie Foster qui se fait traiter de petite vieille tout du long et d'un Jeff Goldblum en patron de la pègre aussi flippant qu'un père noël croisé dans un grand magasin un dimanche de Pâques.
Une vraie merde qui pète plus haut que son cul et qui n'assume jamais ses aspirations d'actioner bourrin!
Ah et à la fin y'a une meuf qui se fight contre plein de gars dans un couloir... ????
29/07/2018 à 15:00
N'hésitez pas, cette bonne série B mérite largement le détour, ne serait-ce pour le travail incroyable sur les décors qui rend l'ensemble très crédible. Jodie Foster apporte la touche d'émotion et l'humour ironique est le bienvenu (clin d'oeil de Jeff Goldblum). L'absence d'un héros aux motivations honnêtes réduit par contre un peu le plaisir. Ce film aurait mérité une diffusion plus large dans les cinés.
25/07/2018 à 23:06
Je ne pense pas que Jeff Goldblum soit fini, surtout vu le nombre de tournages auxquels il a satisfait ces dernières années... Ceci dit, pour être fini, il faut avoir été quelqu'un. Donc, les commentaires de personne ont-ils une quelconque pertinence ?
24/07/2018 à 09:49
Qu'en est-il de Jeff Goldblum ?? Ben il est fini le gars, et depuis un paquet d'années maintenant, t'étais pas au jus ??
23/07/2018 à 19:12
@Baneath
Rôle mineur... et petit numéro habituel de Goldblum.
23/07/2018 à 19:01
Et qu'en est-il de notre Jeff Goldblum? Rôle vraiment mineur ou prestation peu remarquable?