Animal Kingdom : Critique

Simon Riaux | 21 avril 2011
Simon Riaux | 21 avril 2011

Animal Kingdom est le premier long-métrage de David Michôd, vainqueur du Grand Prix du festival de Sundance cette année. Autant ne pas y aller par quatre chemins, le film est à mille lieux des postures de plus en plus artificielles d'un certain cinéma indépendant, il en est même l'antidote, voire le bourreau.

Après une introduction suffocante, le spectateur va suivre, avec fascination et répulsion, le parcours de Joshua J. Cody, qui, après avoir perdu sa mère, est adopté par la famille de celle-ci, qu'elle ne lui a jamais présenté. Une famille de gangsters sur le point d'imploser, alors que les trafics et cambriolages ne rapportent plus assez, dans un univers où la police antigang est partout et n'hésite pas à maquiller les exécutions sommaires qu'elle perpétue régulièrement.

 



Ce qui retient l'attention en premier lieu, c'est la photographie de Adam Arkapaw, qui quadrille Melbourne, immense bush calciné à la chaleur vaporeuse. Les zones d'ombres sont rares, dangereuses, laissant chacun se perdre dans cet univers aride et impitoyable. Le scénario efficace et solide de Michôd est porté par une mise en scène jamais grandiloquente, capable d'extraire au forceps la poésie des situations les plus âpres. Mais tout cela ne serait rien sans des comédiens exceptionnels, Guy Pearce évidemment,  mais surtout Jacki Weaver, matrone faussement innocente, dont le simple sourire provoque d'abondantes sueurs-froides. N'oublions pas non plus le premier rôle, effarant de sobriété et de justesse, James Frecheville, dont le regard profond, en quête de reconnaissance et d'humanité, nous hante longtemps après la projection.

 

Résumé

Animal Kingdom ne s'encombre pas  des oripeaux classiques du film de gangsters, car son sujet n'est pas le banditisme en tant que tel. Le réalisateur nous dévoile les relations tendues, cruelles et violentes, entre tropismes et animalité, qui se nouent sur un territoire dont le passé de colonie pénitentiaire n'est pas si lointain. Il en ressort une oeuvre dense, directe et sèche comme un uppercut.

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