Critique : Camping 2

Vincent Julé | 17 avril 2010
Vincent Julé | 17 avril 2010

« Comme je dis toujours, Christophe Colomb a découvert l'Amérique, et moi, j'ai des couverts en plastique. » Voilà la meilleure blague de Camping 2, elle est dans la bande-annonce. De là à dire que le nouveau film de Fabien Onteniente est comme un Carambar, il n'y a qu'un pas... que nous allons franchir franchement et gaiement. En effet, il y a l'emballage, avec ses slips moule-bite, ses apéros au Ricard, ses intrigues nulles et donc son best of de « blagues tordantes », des pires aux plus teu-bé. Puis il y a le caramel en lui-même, sucré, mou, qui colle aux dents et dont on aimerait bien se débarrasser mais en fait non, on va en prendre un autre.

Le caramel mou, c'est Richard Anconina. Littéralement. Nouveau venu au Camping des Flots Bleus, il remplace Gérard Lanvin et son personnage de parigot tête de veau. Il est assureur à Clermont-Ferrand, un nobody, un has been, un loser, Richard Anconina quoi ! Et surtout il est au camping de son plein gré, pour se détendre et se ressourcer. Que ce serait une métaphore du spectateur, que ce serait pareil, hein ? Ces nouvelles vacances ne se font donc plus sur le mode de la confrontation et de l'hystérie comme en 2006, mais sur celui de la bonhomie et de l'anecdotique. Le personnage de Richard Anconina n'a pas vraiment de trajectoire, il est juste là, prend part de loin à ce qui tient plus du mauvais téléfilm (problèmes d'emplacement, de couple, de projet immobilier) mais finit pas s'amuser, tout seul, comme un con. Un petit karaoké, un pas de danse et cette blague pourrite de Christophe Colomb et ses couverts en plastique qui revêt une symbolique inattendue. C'est la première fois qu'il rigole, le spectateur aussi. Comme il le ferait d'une blague Carambar, entre potes, avant de la jeter à la poubelle.

Il semblait bien avec Disco, surtout pour Laurent, que derrière la beauferie du duo Onteniente-Dubosc se cachait une certaine humanité, même si à la soirée romantique au Buffalo Grill répondait l'anniversaire où livres et disques étaient bon à jeter. Au camping, c'est pareil, d'un côté la culture n'a pas le droit de citée mais de l'autre, le loser n'est plus magnifique, même pas pathétique, juste un peu humain. De là à réserver pour l'été prochain ? Euh... que dit une personne  qui a le cou coincé ? Ça minerve !

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