Critique : Le Siffleur

Thomas Messias | 8 janvier 2010
Thomas Messias | 8 janvier 2010

Second rôle de choix - il fait très bien les bellâtres et les sales cons -, Philippe Lefebvre est aussi un auteur assez demandé, collaborateur régulier de Guillaume Canet. À l'occasion de son premier passage derrière la caméra, on aurait pu s'attendre à ce qu'un scénariste aussi à l'aise choisisse de s'attaquer à un sujet personnel. Surprise : il débarque au contraire avec une adaptation d'un roman du sympathique Laurent Chalumeau, Maurice le siffleur. Un récit choral et estival autour d'une bande de branques plus attirés par la frime et la flambe que par le pouvoir en lui-même. Le siffleur est tout à fait à l'image des trajectoires de ces personnages : circulaire, vide, vain, mais néanmoins pas détestable. Des débuts qu'on pourra qualifier d'honorables à défaut d'être renversants.


Lefebvre aime ses acteurs, qu'il dirige avec gourmandise : leurs numéros sont bien huilés, et les dialogues souvent ronds en bouche sont assez bien mis en valeur. Le problème est que le film ressemble plus à une juxtaposition de one man shows qu'à une véritable comédie. Extrêmement segmenté, le film souffre d'un rythme excessivement saccadé, Lefebvre semblant si pressé de retrouver le personnage suivant qu'il a souvent tendance à précipiter la conclusion de la scène en cours. D'où l'impression d'une belle mécanique tournant complètement à vide, sentiment renforcé par cette succession de plans joliment composés mais ne faisant absolument pas une mise en scène.


Le spectateur se retrouve ainsi réduit à se délecter autant que possible des prestations d'acteurs d'autant plus ravis d'être là qu'un tel tournage leur permet de passer des vacances bien rémunérées. Le duo Fred Testot - Sami Bouajila fonctionne à plein tube, Thierry Lhermitte n'est même pas insupportable... Mais la véritable révélation du film se nomme Virginie Efira, qui fait bien mieux que lors de ses décevants débuts d'actrice télé. Elle ne se contente pas de jouer les - sculpturales - bimbos, mais apporte une véritable personnalité à cette blondasse qui n'est pas loin d'être le personnage le plus drôle d'un film frais mais insipide, comme ces petits rosés à boire en terrasse.

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