Test : Marathon man

Stéphane Argentin | 2 mai 2013
Stéphane Argentin | 2 mai 2013

À l'heure du procès de l'A13, la scène d'ouverture de Marathon man donne à réfléchir. À la différence près que l'altercation puise ici ses racines dans un mal bien plus profondément enfoui : l'Holocauste. Et c'est sans conteste en partie grâce à cette toile de fond historique que le film de John Schlesinger demeure aussi pertinent et percutant aujourd'hui encore.

 

 

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Très distinctement scindé en deux parties, Marathon man s'attarde ainsi tout d'abord à nous dévoiler les forces en présence depuis le petit thésard marathonien jusqu'au grand manitou qui tire toutes les ficelles en coulisses. Dans le rôle-titre, Dustin Hoffman qui, dès le début de sa carrière dans les années 70, enchaînait les joyaux cinématographiques comme d'autres enfilent des perles (Les chiens de paille, Papillon, Les hommes du président), prouve toute la puissance de son (jeune) talent en campant tour à tour un étudiant sportif sérieux, un amoureux badin, un frère attentionné dépassé et effrayé par l'engrenage infernal dans lequel il a mis le doigt. À l'autre extrémité, on trouve un Laurence Olivier (que l'on ne présentait déjà plus depuis bien longtemps à l'époque) terrifiant dès sa première apparition à l'écran en « Ange Blanc », ancien SS inspiré du tristement célèbre « Ange de la Mort ».

 


La confrontation entre les deux donne lieu à l'un de ces morceaux de péloche gravé dans les annales du Septième Art, non seulement par l'une des plus célèbres répliques du cinéma, « Is it safe ? » (« C'est sans danger ? » en français), mais aussi par une scène de torture mythique qui, 35 ans après, vous fait réfléchir à deux fois avant de prendre un rendez-vous chez le dentiste. Et le film de basculer alors dans sa seconde moitié au terme d'une course à pied là encore dans toutes les mémoires. Les masques tombent pour de bon en même temps que les différents protagonistes au cours de séquences d'une violence brute « réaliste » tel que l'avait déjà annoncé ce mano à mano entre Roy Scheider et un tueur dans une chambre d'hôtel parisienne.

 


Pour capter cette course effrénée dans les arcanes de l'Histoire au cœur de la nuit new-yorkaise, John Schlesinger retrouvait ici l'un des maestro de la photographie qu'était Conrad L. Hall pour nous livrer un thriller noir haletant qui, de sa mise en scène jusqu'à son interprétation en passant par ses ramifications historico-gouvernementales, n'a rien perdu de sa superbe. Déjà moins superbe est l'édition Blu-ray que nous sert aujourd'hui Paramount. Commençons tout d'abord par le meilleur : le son. Si la VF DD 2.0 monophonique s'en sort très bien avec un rendu clair, la VO DTS-HD MA 5.1 tire son épingle du jeu sur le plan musical et lors des séquences plus exigeantes (ex : la course-poursuite d'ouverture ou encore les tirs d'armes à feu). Vient ensuite l'image qui alterne entre le convenable et le nettement plus discutable qui fait alors davantage penser à un DVD upgradé et non à une véritable restauration en bonne et due forme. Enfin, l'interactivité est clairement le gros carton rouge puisqu'aucun des bonus présents sur le DVD (makings of et autres interviews) n'est présent. Notons pour finir que, comme très souvent, l'éditeur propose une image en 1.78:1 et non le 1.85:1 d'origine.

 

Apport HD : Un grand moment de péloche servi par un Blu-ray qui fait un peu mal aux dents !

 

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